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Panorama, viande et bière: la favela de Vidigal vibre pour les auriverde

Panorama, viande et bière: la favela de Vidigal vibre pour les auriverde

Avec une vue imprenable sur les plages des quartiers riches de Rio de Janeiro, fans étrangers et habitants de la favela de Vidigal se mélangent le temps d'un match crucial entre le Brésil et le Cameroun.

Dans l'entrelacs des rues abruptes de cette favela adossée à un "morro" ("colline") et entourée de forêt tropicale, il est difficile de passer à côté des nombreux fanions verts et jaunes qui témoignent de la passion soulevée par la Seleçao de Neymar à Vidigal.

Avant le match, enfants, adultes et retraités retiennent leur souffle et trompent l'attente en cheminant vers les bars et maisons où se préparent les "churrascos" ("barbecues") qui seront généreusement arrosés de bière pendant le match.

Au milieu de l'effervescence, les "moto-taxis" vrombissent sans relâche en conduisant touristes et riverains à bon port.

"Monte! Monte! La vue est superbe, je t'emmène voir le match là-haut", crie l'un d'entre eux à un touriste étranger.

Sous l'oeil d'une troupe de policiers postés à l'entrée, plusieurs dizaines de touristes s'aventurent dans la favela pour assister au match dans des établissements réputés tels que l'hôtel Mirante do Avrão, ouvert récemment au sommet du quartier.

Cette scène aurait été inconcevable il y a encore quatre ans. Mais en 2011 la police a occupé la favela dans le cadre de son programme de "pacification" de quartiers auparavant mis sous la coupe réglée des trafiquants de drogue.

Depuis, Vidigal et sa vue incomparable attirent de nombreux touristes en quête d'authenticité dans les bars, hôtels et restaurants de la favela.

"Il y a cinq ans, on ne pouvait pas discuter tranquillement ici sans craindre les trafiquants qui circulaient avec leurs armes", rappelle Luiz Alberto Correia, octogénaire qui a passé l'essentiel de sa vie dans la favela.

Luiz Alberto, vêtu du maillot de Manchester United, assure que même l'ex-star du football anglais David Beckham a acheté une maison dans le quartier.

"Si si, une belle villa là-haut", confirme Nelson Bad, 70 ans, qui organise ce lundi une grande fête chez lui avec 50 personnes et de la musique.

Pour Nelson, cet afflux de touristes "a encouragé la spéculation immobilière, qui atteint des prix inabordables pour les paies des travailleurs du coin".

Ce retraité assure qu'il est d'ailleurs décidé à ne jamais quitter sa maison, sauf bien sûr si l'on vient lui faire une "offre irréfusable".

ga/lbc/ag/pal/fbx

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