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Mondial-2014 - Suisse: Shaqiri sous dépressurisation

Mondial-2014 - Suisse: Shaqiri sous dépressurisation

Xherdan Shaqiri, "un joueur comme un autre" ? C'est ce qu'affirme la star de l'équipe de Suisse après deux matches décevants dans le Mondial-2014, pour diluer la pression avant le rendez-vous contre le Honduras, mercredi à Manaus.

Le principal moteur offensif de la "Nati" a disputé deux matches pleins en termes de temps de jeu, 180 minutes, moins sur le plan du contenu, plutôt vide. Contre l'Equateur (2-1), il a mal exploité les coups de pieds arrêtés et s'est montré singulièrement imprécis. Contre la France (2-5), il s'est fait engloutir par l'entrejeu adverse comme les autres milieux suisses.

"Je suis un joueur comme un autre, il ne faut pas s'attendre à ce que je soit plus décisif que les autres, je suis un joueur parmi onze", a-t-il martelé lundi en conférence de presse à Porto Seguro (nord-est). "Bien sûr, je peux être décisif, mais je suis comme les autres, tout ne repose pas sur moi, on est 11, et même 23".

Voire. Dans la salle de presse comme chez les supporters, personne n'est dupe face à cette tentative de banalisation pro domo de la part d'un joueur dont le nom a déjà été couplé à l'adjectif "dépendante" pour qualifier l'équipe de Suisse...

Car à 22 ans (35 sélections, 9 buts), Shaqiri est bien le dépositaire du jeu de la "Nati", par des qualités techniques au-dessus du lot. Le Bayern Munich l'a recruté pour en faire le successeur de Franck Ribéry, ce n'est pas pour rien.

"Shaqiri a de la classe, de l'instinct et reste calme avec le ballon", soulignait le sélectionneur Ottmar Hitzfeld avant le Mondial. "Xherdan est un joueur essentiel. Sans lui, notre animation offensive n'est plus la même", embrayait son adjoint Michel Pont.

Alors forcément, les performances sans relief du "Messi des Alpes" ont fait sourdre des critiques. "Ce qu'on écrit sur moi m'est égal, l'important pour moi est d'avoir la confiance de l'équipe, qu'elle sache que je donne tout pour elle", répond-il.

Mais si on insiste... "Ca m'énerve pas mal qu'on écrive toujours sur moi. Je ne vais pas dribbler en remontant tout le terrain ! J'ai besoin de l'équipe".

Shaqiri se fond dans le collectif en reprenant le leitmotiv de la "petite Suisse" entonné dans la foulée de la déculottée infligée par la France: "On n'est pas l'Allemagne, l'Espagne ou le Brésil, on est la petite Suisse, il faut jouer tous ensemble, ça ne marchera que comme ça".

C'est aussi le registre choisi par le milieu défensif Valon Behrami, qui s'est évertué de protéger le prodige: "On attend plus pas seulement de lui, mais de tout le monde. C'est trop facile de parler d'un joueur, surtout quand on perd. Il doit rester tranquille".

Sauf que Behrami reconnaît aussi le statut spécial de son jeune équipier: "C'est un joueur qui peut changer le match quand il le veut, on doit le mettre dans de meilleures conditions". D'ailleurs, après l'Equateur, il avait dit de "XS" qu'il pouvait encore "monter en puissance dans cette Coupe du monde"...

La pression dont il veut se décharger a pu inhiber "Baby Popeye", autre surnom dû à son physique petit (1,69 m) mais costaud, avec des tours de mollets (44 cm) et de cuisses (60) dignes d'un culturiste.

Deux matches en demi-teinte à cause d'un manque de rythme, après une saison hachée par trois blessures à la cuisse droite en sept mois, pour un total maigrelet de dix titularisations seulement au Bayern ? Non: "Je ne pense pas du tout à la dernière saison, je suis heureux d'être de nouveau physiquement prêt et 100% disponible", balaie-t-il.

Il avait connu sa première expérience en Coupe du monde contre le Honduras en 2010, ses 13 seules minutes de jeu du Mondial sud-africain. Le 0-0 avait éliminé dès le premier tour la "Nati", qui aura de nouveau la pression mercredi. Et Shaqiri, forcément, un peu plus qu'un autre.

ybl/dhe

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