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France : la Cour de justice de la République va enquêter sur l'ancien Premier ministre Balladur

France : la Cour de justice de la République va enquêter sur l'ancien Premier ministre Balladur

La Cour de justice de la République (CJR) va enquêter sur le rôle joué par l'ancien chef du gouvernement français Edouard Balladur et son ex-ministre de la Défense François Léotard, dans l'affaire dite Karachi, a appris lundi l'AFP de source judiciaire.

L'enquête porte sur le financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, susceptible d'avoir été en partie financée par des rétrocommissions sur des contrats d'armement, mais aussi par d'éventuels détournements indus des fonds secrets des services du Premier ministre, a précisé la source.

L'ancien Premier ministre a réaffirmé lundi, par la voix de ses avocats, que sa campagne présidentielle de 1995 avait été "financée dans le respect de la législation en vigueur".

Il "conteste de la façon la plus formelle les allégations selon lesquelles" sa campagne aurait pu être financée "par des commissions octroyées à l'occasion de la conclusion de contrats entre la France et un Etat étranger, ou par d'hypothétiques fonds secrets", ont indiqué ses avocats.

La CJR est seule habilitée à juger des ministres pour des faits commis dans l'exercice de leurs fonctions. Six personnes ont déjà été renvoyées en correctionnelle dans ce dossier.

Les juges financiers, qui enquêtent depuis trois ans, soupçonnent que des contrats d'armement avec le Pakistan et l'Arabie saoudite ont donné lieu à des rétrocommissions qui auraient contribué au financement de la campagne de M. Balladur.

Leur thèse est que le gouvernement Balladur aurait imposé un nouveau réseau d'intermédiaires dans ces contrats, alors qu'ils étaient quasiment finalisés, afin que ce réseau reverse ensuite illégalement à la campagne une partie de l'argent perçu.

Le dossier a aussi un volet terroriste : le juge Marc Trevidic étudie la thèse selon laquelle l'attentat de Karachi en mai 2002, qui avait coûté la vie à quinze personnes, dont onze Français, avait été commis en rétorsion à une décision de mettre un terme au versement des commissions prise par le président Jacques Chirac, adversaire politique d'Edouard Balladur.

La décision d'enquêter sur Edouard Balladur "démontre à l'évidence que nous sommes bien en présence d'une affaire d'Etat considérable, l'une des plus graves depuis le début de la Ve République, visant notamment l'ancien Premier ministre Edouard Balladur pour détournement de fonds publics", a commenté l'avocat de proches de victimes, Me Olivier Morice.

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