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Cisjordanie: l'ONU appelle Israël à la retenue dans son opération

Cisjordanie: l'ONU appelle Israël à la retenue dans son opération

Israël devrait faire preuve de retenue dans son opération de recherche de trois jeunes Israéliens enlevés et ne pas imposer de punition collective aux Palestiniens de Cisjordanie, a affirmé lundi un haut responsable de l'ONU.

"Nous sommes inquiets de voir que plus de 350 Palestiniens ont désormais été arrêtés, plusieurs blessés et quatre Palestiniens tués, dont un mineur le 20 juin", a déclaré devant le Conseil de sécurité le secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l'ONU, Jeffrey Feltman.

"Le bilan en hausse des morts à la suite des opérations de sécurité israéliennes en Cisjordanie est alarmant", a-t-il estimé.

"Nous lançons un appel à la retenue dans les opérations de sécurité", a insisté M. Feltman, qui a demandé à Israël "d'éviter de punir des individus pour des actes répréhensibles qu'ils n'ont pas commis personnellement".

Selon des diplomates présents, au cours de consultations à huis clos qui ont suivi l'exposé de M. Feltman, ce dernier n'a pas hésité à évoquer le risque d'une "troisième Intifada" en Cisjordanie.

"La situation sur le terrain est très mauvaise, j'ai peur que nous n'en arrivions à une troisième Intifada", a ainsi affirmé M. Feltman aux diplomates des 15 pays membres du Conseil.

La première Intifada avait éclaté en 1987 dans un camp de réfugiés de Gaza, pour se clore symboliquement le 13 septembre 1993 par une poignée de mains historique à la Maison Blanche entre Yasser Arafat et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin. La deuxième avait été déclenchée en septembre 2000 par la visite critiquée du chef de la droite israélienne Ariel Sharon sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est et s'est terminée en 2005.

A l'issue des consultations, l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine, qui préside le Conseil en juin, a déploré devant la presse que les 15 pays "n'aient pas pu trouver un terrain d'entente" sur un projet de texte russe.

Il s'agissait, a-t-il précisé, d'une "déclaration très prudente" de six lignes rappelant notamment que le président palestinien Mahmoud Abbas avait condamné l'enlèvement. "Mais un pays souhaitait un langage plus fort envers Israël alors qu'un autre voulait affaiblir le texte et nous n'avons pas pu rapprocher les positions", a-t-il expliqué.

Selon un diplomate présent, le texte russe "condamnait l'enlèvement" des trois jeunes Israéliens et "déplorait" la mort de plusieurs Palestiniens dans l'opération israélienne qui a suivi en Cisjordanie. La Jordanie a alors estimé qu'il était "insuffisant de déplorer" tandis que l'ambassadrice américaine Samantha Power a rejeté toute critique directe d'Israël.

S'adressant aux journalistes, le représentant palestinien à l'ONU Riad Mansour avait auparavant exhorté le Conseil à "assumer ses responsabilités" et la communauté internationale à "fournir une protection" aux Palestiniens contre ce qu'il a qualifié "d'agression massive".

Dans un communiqué, l'ambassadeur israélien Ron Prosor a en revanche affirmé qu'Israël "agissait pour défendre notre nation contre les réseaux terroristes qui nous entourent".

L'armée israélienne a arrêté 37 Palestiniens dans la nuit de dimanche à lundi, portant à plus de 360 le nombre de personnes appréhendées en Cisjordanie depuis l'enlèvement de trois étudiants d'écoles religieuses juives, selon des sources militaires.

Quatre civils palestiniens, dont deux mineurs et un handicapé mental, ont été tués par l'armée israélienne en Cisjordanie depuis le lancement de l'opération "Gardien de nos frères".

avz/sam

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