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Cisjordanie: 2 Palestiniens tués, Abbas condamne des "meurtres de sang-froid"

Cisjordanie: 2 Palestiniens tués, Abbas condamne des "meurtres de sang-froid"

Deux nouveaux morts dimanche en Cisjordanie portent à quatre le nombre de civils Palestiniens tués par l'armée israélienne dans le cadre d'une opération lancée après l'enlèvement de trois jeunes Israéliens, ce que Mahmoud Abbas a dénoncé comme des "meurtres de sang-froid.

M. Abbas, qui a fermement condamné l'enlèvement des trois adolescents Israéliens et s'est engagé à une coopération totale de ses services de sécurité pour les retrouver, a interpellé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur "le meurtre d'adolescents palestiniens de sang-froid", dans une interview publiée dimanche par le quotidien israélien Haaretz.

"Nous n'avons aucune intention de porter atteinte à quiconque mais nos forces recourent à l'autodéfense nécessaire et de temps à autre, il y a des victimes du côté palestinien résultant de l'action de légitime défense de nos soldats", a répliqué M. Netanyahu lors du Conseil des ministres hebdomadaire.

Se démarquant une nouvelle fois du Premier ministre, le président Shimon Peres a salué dimanche soir le "courage" de M. Abbas qui a condamné à plusieurs reprises l'enlèvement, et a répété que le président palestinien était "le meilleur partenaire (pour la paix) qu'Israël ait jamais eu".

"Nous ne devons pas manquer l'occasion de faire la paix avec lui", a plaidé M. Peres, dont le mandat expire fin juillet.

L'offensive israélienne, qui vise également à démanteler les infrastructures du Hamas en Cisjordanie, constitue le plus important déploiement israélien depuis la fin de la deuxième Intifada en 2005 dans ce territoire palestinien occupé.

Tôt dimanche, un Palestinien de 27 ans souffrant de troubles mentaux a été tué par l'armée parce qu'il s'est selon elle approché des soldats "de manière menaçante" et n'a pas obtempéré aux sommations ni aux coups de semonce et à Ramallah, un homme de 30 ans a été tué par balle.

Lors d'une conversation téléphonique samedi avec M. Netanyahu, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a fait part de "sa préoccupation à propos du regain de violence, des arrestations de masse et des restrictions à la liberté de mouvement en Cisjordanie", selon un communiqué de l'ONU publié dimanche.

M. Ban a estimé "impératif, à la fois pour des raisons politiques et de sécurité, de ne pas céder aux provocations" afin de ne pas faire monter la tension, selon le texte.

Dans le même temps, le coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, accusé par Israël d'avoir outrepassé ses fonctions, s'est vu menacé d'expulsion. Mais une "réunion d'urgence" à ce sujet dimanche au ministère des Affaires étrangères n'a débouché sur "aucune décision", selon un porte-parole du ministère.

L'armée israélienne a annoncé avoir arrêté au total plus de 340 suspects au cours de son opération en Cisjordanie, en grande majorité des membres du mouvement islamiste Hamas, accusé par Israël de l'enlèvement du 12 juin, qui n'a cependant pas fait l'objet de revendication jugée crédible.

"D'après nos informations, l'hypothèse de travail est que les jeunes sont en vie", a déclaré dimanche le porte-parole de l'armée, le général Motti Almoz, même si des médias locaux ont fait état de recherches dans les puits, réservoirs d'eau, grottes et crevasses de la région de Hébron.

Signe d'un ressentiment croissant de la population contre la coordination de sécurité avec Israël défendue et assumée par M. Abbas, des jeunes Palestiniens ont lancé des pierres contre un poste de la police palestinienne à Ramallah, selon un photographe de l'AFP. Ce ressentiment s'exprime surtout sur les réseaux sociaux.

Les forces de sécurité palestiniennes ont d'ailleurs remis dimanche aux forces israéliennes la carcasse d'un petit drone israélien qui selon l'armée s'était écrasé sur Hébron après un "dysfonctionnement technique", ont relaté les médias locaux.

Les principales ONG israéliennes de défense des droits de l'Homme ont envoyé dimanche une lettre commune au ministre de la Défense Moshé Yaalon pour dénoncer "des violations inutiles des droits fondamentaux" des Palestiniens, victimes selon elles d'une "punition collective" après l'enlèvement des trois Israéliens.

Ces trois étudiants d'écoles talmudiques situées dans des implantations juives en Cisjordanie, âgés de 19 ans pour l'aîné et de 16 ans pour les deux autres, ont disparu le 12 juin dans le bloc de colonies du Goush Etzion.

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