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L'Ukraine proclame un cessez-le-feu d'une semaine dans l'Est

L'Ukraine proclame un cessez-le-feu d'une semaine dans l'Est

Le président ukrainien Petro Porochenko a déclaré vendredi un cessez-le-feu d'une semaine pour permettre aux rebelles prorusses de déposer les armes et lancer un plan de paix, mais cette initiative a été dénoncée par Moscou et par les séparatistes.

"Une première analyse montre malheureusement que ce n'est pas une invitation à la paix et à des négociations, mais un ultimatum adressé aux insurgés du Sud-Est de l'Ukraine pour qu'ils déposent leurs armes", a réagi le service de presse du Kremlin, cité par les agences russes.

Le président américain Barack Obama et son homologue français François Hollande ont par ailleurs brandi la menace de "nouvelles mesures contre la Russie" faute de désescalade en Ukraine, a indiqué la présidence française à l'issue d'une conversation téléphonique entre les deux hommes.

Plus tôt, les Etats-Unis ont averti qu'ils n'accepteraient ni la présence ni l'intervention de troupes russes dans l'est de l'Ukraine, alors que plusieurs responsables occidentaux se sont inquiétés d'un renforcement des troupes russes à la frontière.

Le président pro-occidental Porochenko a annoncé l'instauration d'un cessez-le-feu à Slovianogirsk, à une trentaine de kilomètres des foyers de combats dans la région de Slaviansk, au cours de sa première visite dans l'Est depuis son investiture le 7 juin.

"Aujourd'hui, 20 juin, le cessez-le-feu entrera en vigueur. Il durera jusqu'au 27 juin", a proclamé M. Porochenko. Ce cessez-le-feu provisoire a pris effet à 22h00 heure locale (19h00 GMT).

"C'est plus que suffisant pour lancer le processus de désarmement, commencer à mettre en place une zone tampon le long de la frontière entre la Russie et l'Ukraine", a-t-il ajouté, évoquant deux des mesures de son plan de paix.

Le cessez-le-feu "ne signifie pas que nous ne répondrons pas en cas d'agression contre nos troupes", a précisé la présidence.

Didier Burkhalter, le président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a salué vendredi ce cessez-le feu jugeant qu'il représentait une "chance importante" pour ouvrir la voie à une désescalade durable dans les régions de l'Est.

Depuis avril, les combats dans l'Est entre les insurgés séparatistes et l'armée ont fait au moins 370 morts et menacent l'unité de l'Ukraine, ancienne République soviétique qui doit sceller un accord d'association avec l'Union européenne.

Un chef rebelle a rejeté les conditions du processus de paix.

"Personne ne déposera les armes tant qu'il n'y aura pas de retrait complet des troupes (gouvernementales ukrainiennes) de notre territoire", a déclaré Valerii Bolotov, un dirigeant de la république séparatiste autoproclamée de Lougansk, cité par l'agence de presse Interfax Ukraine.

Interrogé par l'AFP à Donetsk, Oleg, un militant séparatiste de 45 ans, faisait écho à ce refus: "On ne peut pas parler de cessez-le-feu alors qu'actuellement les Ukrainiens tirent sur les civils en utilisant l'aviation, l'artillerie...".

Selon le porte-parole du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, Volodimir Tchepovii, 13 soldats ont été tués au cours des derniers combats.

La Russie a fait état vendredi d'un incident au cours duquel un tir de mortier effectué depuis le territoire ukrainien sur un poste-frontière russe a blessé légèrement un douanier. Moscou a demandé "une explication et des excuses" après cet incident.

Le ministère de la Défense ukrainien a nié l'utilisation d'artillerie ou de mortiers dans cette région frontalière.

Le cessez-le-feu inaugure un plan de paix dont les termes ont été discutés jeudi soir au téléphone par M. Porochenko et par le président russe Vladimir Poutine, dans leur second échange en une semaine.

Cet entretien a été suivi d'un autre échange entre le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son nouvel homologue ukrainien Pavlo Klimkine, nommé mercredi.

Les Russes ont "souligné l'importance d'une désescalade du conflit, de la réduction des tensions et de la nécessité d'assurer la sécurité de tous les citoyens de l'Ukraine, ainsi que de la mise en place d'un large dialogue national", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères.

Le plan en 15 points, selon le site de la présidence, stipule notamment la fin de "l'occupation illégale" des bâtiments de l'administration régionale de Donetsk et de Lougansk contrôlés par les rebelles, l'organisation rapide d'élections législatives locales et un programme pour la création d'emplois dans la région.

Il évoque en outre "la garantie d'un couloir pour les mercenaires russes et ukrainiens pour partir" et la protection de la langue russe par le biais d'amendements à la Constitution".

Dans ce contexte, plusieurs responsables occidentaux ont dénoncé un renforcement des troupes russes à la frontière avec l'Ukraine.

Après le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, qui a évoqué jeudi un "pas en arrière regrettable", un responsable américain a répété vendredi ces accusations.

La Russie, par la voix du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, s'est dite "surprise" vendredi par ces accusations, assurant qu'il ne s'agissait que de mesures liées à la protection de la frontière, décidées il y a plusieurs semaines.

"Il n'y a aucun renforcement (de troupes). Une plus grande intention est simplement portée à la frontière car la situation nous inquiète", a abondé le conseiller diplomatique du Kremlin Iouri Ouchakov, ajoutant que "les gardes-frontières reçoivent quelques renforts".

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