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L'armée israélienne tue un Palestinien, pas de trace des jeunes enlevés

L'armée israélienne tue un Palestinien, pas de trace des jeunes enlevés

Un adolescent palestinien a été tué et un jeune homme grièvement blessé vendredi en Cisjordanie par l'armée israélienne, dont l'opération pour retrouver trois étudiants d'écoles religieuses juives enlevés se heurte à une résistance croissante de la population.

L'armée israélienne a annoncé avoir arrêté au total près de 330 suspects, dont 240 membres du Hamas islamiste, accusé du rapt du 12 juin qui n'a cependant pas fait l'objet de revendication jugée crédible. Elle a également fouillé 1.150 bâtiments à travers la Cisjordanie occupée, sans indice de succès prochain.

Dans le sud du territoire palestinien, près de Hébron, où se concentrent les recherches, un adolescent de 14 ans a été tué par balle à la poitrine à Doura, où il a été inhumé accompagné par une procession pavoisée de drapeaux palestiniens et de différents mouvements.

Un autre Palestinien de 20 ans, grièvement blessé à la tête lors de violents affrontements avec des soldats israéliens dans le camp de réfugiés de Qalandia, près de Jérusalem, se trouve entre la vie et la mort.

L'armée israélienne a indiqué avoir arrêté dans la nuit 25 personnes et perquisitionné 200 bâtiments dans le sud de la Cisjordanie et près de Ramallah. Elle a fait état de "confrontations sporadiques", précisant qu'un de ses soldats avait été légèrement blessé par une grenade à Qalandia.

Selon un spécialiste des questions militaires du quotidien Israël Hayom, "Israël a pratiquement atteint la limite de ses capacités à attaquer l'infrastructure du Hamas (politique, économique, civile et bien sûr militaire)" et ses incursions se heurtent depuis deux jours à une résistance croissante.

"Les dossiers du renseignement et les cibles préparées depuis des mois ont été épuisés dans cette vague d'arrestations", souligne-t-il, citant pour preuve le nombre déclinant de personnes arrêtées au fil des jours, sans que l'armée paraisse se rapprocher de l'objectif.

A Washington, le département d'Etat a relancé son appel aux Israéliens et aux Palestiniens à "faire preuve de retenue et éviter le genre de mesures qui pourraient déstabiliser les choses". Sa porte-parole Jennifer Psaki a exprimé "l'inquiétude" des Etats-Unis "pour la mort aujourd'hui de deux (BIEN "deux") Palestiniens en Cisjordanie".

Le coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, a appelé lui à la libération immédiate des trois jeunes et exhorté Israël à "respecter la dignité des Palestiniens" et à s'abstenir d'un "usage excessif de la force, y compris la mort de civils".

Recevant les familles des trois jeunes, le Premier ministre Benjamin Netanyahu leur a assuré que ces opérations avaient pour "principal objectif de retrouver les garçons" et que les effectifs des forces de sécurité déployées avaient été augmentés.

Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a pour sa part reproché à M. Netanyahu, qui se dit "absolument certain" de l'implication du Hamas, de lancer des "accusations sans preuve".

"Si l'on venait à savoir que le Hamas est impliqué, bien sûr que le gouvernement de consensus palestinien serait menacé", a néanmoins estimé M. Malki, en référence à l'exécutif de personnalités indépendantes formé le 2 juin en vertu d'un accord de réconciliation entre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et le Hamas.

Deux commentateurs du Yediot Aharonot, le principal quotidien israélien, ont taxé d'ingratitude M. Netanyahu pour ne pas donner crédit au président palestinien Mahmoud Abbas de sa ferme condamnation de l'enlèvement, ni de la coopération de ses services de sécurité.

Le ministre israélien des Finances Yaïr Lapid membre du cabinet de sécurité, a en revanche félicité M. Abbas pour sa prise de position "courageuse", louant la coopération avec les forces de sécurité palestiniennes.

Les trois étudiants d'écoles talmudiques situées dans des implantations de Cisjordanie, âgés de 19 ans pour l'aîné et de 16 ans pour les deux autres, ont disparu dans le Goush Etzion, un bloc de colonies.

Pour tenter de les retrouver, l'armée israélienne a lancé l'opération "Gardien de nos frères", son plus important déploiement en Cisjordanie depuis la fin de la deuxième Intifada en 2005.

Par ailleurs, les autorités israéliennes ont limité l'accès de l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille ville de Jérusalem-Est occupé et annexé, en prévision de heurts qui ont éclaté aux abords du site avant la prière du vendredi.

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