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La vie reprend au ralenti un mois après les inondations catastrophiques dans les Balkans

La vie reprend au ralenti un mois après les inondations catastrophiques dans les Balkans

Milivoje Milenkovic observe satisfait ses clients, assis devant sa boulangerie dans le centre d'Obrenovac qui vient tout juste de rouvrir, un mois après les pires inondations qui ont frappé sa ville et les Balkans depuis un siècle.

"Je n'ai attendu ni l'aide de l'État, ni de quiconque. Je me suis remis au travail tout seul dès que cela a été possible et voilà. Nous avons rouvert aujourd'hui", lance fièrement cet homme trapu, la soixantaine sportive.

Sa boulangerie, le seul magasin ouvert dans sa rue longeant le marché, est en contraste avec l'image qu'affiche cette ville d'environ 15.000 habitants, à 40 km à l'ouest de Belgrade, entièrement dévastée par les crues et où la vie reprend au ralenti.

Obrenovac a été la ville serbe la plus touchée par les inondations qui ont frappé à la mi-mai la Serbie, la Bosnie et la Croatie et qui ont fait environ 80 victimes et provoqué l'évacuation de dizaines de milliers de personnes en Bosnie et en Serbie.

La quasi totalité des magasins et des marchés à Obrenovac sont fermés, de même que les écoles. La mairie et l'hôpital s'efforcent à parer tant bien que mal les effets des inondations.

Il n'y a toujours pas d'eau potable dans la ville. Des conteneurs remplis d'eau potable ont été installés dans tous les quartiers pour approvisionner la population.

Les habitants de la ville, dont la plupart avait été évacuée pendant les intempéries, sont rentrés chez eux et s'attèlent à déblayer.

Des amas de débris, visibles partout dans Obrenovac, sont évacués par des camions de l'armée et des services municipaux vers une décharge provisoire où gisent des tonnes d'ordures en tout genre qui dégagent une puanteur insoutenable.

La caserne d'Obrenovac abrite encore 400 personnes qui sont dans l'impossibilité de regagner leurs foyers.

"Je suis ici avec ma fille, mon beau-fils et ma petite-fille. Ma maison a été détruite. Il ne faut pas baisser les bras, il faut se mettre au travail, mais cela va prendre beaucoup de temps, des années peut-être", lance Snezana Djordjevic, 52 ans, une femme de petite taille, qui refuse de sombrer dans le pessimisme.

La plupart des personnes évacuées sont progressivement rentrées chez elles.

En Serbie, près de 5.700 personnes ont encore le statut d'évacuées, selon la Croix rouge serbe.

En Bosnie, plusieurs milliers de personnes ne peuvent toujours pas rentrer chez elles.

Dans cette ex-république yougoslave plusieurs villes avaient été entièrement envahies par les eaux, dans le nord et le nord-est.

Les habitants, épaulés par l'armée, nettoient toujours leurs foyers notamment dans la région de Bijeljina, où plus de 8.000 foyers ont été endommagés.

"Cela fait un mois que j'ai quitté ma maison. On a tout jeté: le plancher en bois, les meubles... tout", raconte Marija Stevic, venue à Bijeljina de la bourgade de Dvorovi déclarer aux autorités les dégâts, dans l'espoir de recevoir une aide pour reconstruire sa maison.

A Maglaj, Doboj ou encore à Samac, villes qui avaient été submergées par les eaux, nombre d'habitants sont dans la même situation.

Mais l'aide tarde à arriver, même si le gouvernement a assuré que la reconstruction avant l'hiver de quelque 100.000 foyers endommagés ou entièrement détruits sera sa priorité.

Les dégâts provoqués par les inondations en Bosnie sont estimés à environ 2 milliards d'euros, selon la délégation de l'Union européenne dans ce pays, et se chiffrent entre 1,5 et 2 milliards d'euros en Serbie, selon des estimations de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).

Le Premier ministre slovène Alenka Bratusek, qui a visité cette semaine les régions sinistrées, a annoncé l'organisation début juillet à Bruxelles d'une conférence des donateurs, initiée par la Slovénie et la France, avec pour objectif de collecter des fonds pour aider la Bosnie et la Serbie à surmonter les effets dévastateurs de ces indondations.

mat-rus/cn/mf

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