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La Mauritanie élit son président, le sortant Aziz grand favori

La Mauritanie élit son président, le sortant Aziz grand favori

Les Mauritaniens ont voté dans le calme samedi à une présidentielle où le chef de l'Etat sortant Mohamed Ould Abdel Aziz partait grand favori en l'absence de ses principaux opposants qui ont appelé au boycottage.

Dans les bureaux de vote visités par l'AFP à Nouakchott, pas d'immenses files d'attente, mais un flot régulier d'électeurs qui viennent choisir leur président parmi cinq candidats, dont le chef de l'Etat sortant.

Les quelque 1,3 million d'inscrits ont jusqu'à 19H00 (GMT et locales) pour voter, après quoi le dépouillement des bulletins commencera immédiatement pour des résultats provisoires normalement attendus au plus tard lundi.

A l'image de Lalla, jeune électrice d'une école du centre-ville, nombreux sont ceux qui, ayant choisi de se déplacer, ne comprennent pas l'appel à boycotter le scrutin des principaux opposants car, estime-t-elle, "voter, même blanc, est un devoir".

"Quand on a un examen et qu'on ne participe pas, on est éliminé", dit un autre électeur pour qui cet appel au boycottage de l'opposition dite "radicale" n'a pas de sens.

D'autant que la plupart des électeurs interrogés sont reconnaissants à Mohamed Ould Abdel Aziz d'avoir débarrassé leur pays des groupes islamistes armés qui y ont sévi jusqu'en 2010, deux ans après son arrivée au pouvoir par un putsch. L'ex-général de 57 ans s'est ensuite fait élire en 2009 pour un premier mandat de cinq ans.

"Avant, les terroristes étaient dans nos murs", se rappelle Hassan Fawaz, un Mauritanien d'origine libanaise, libraire de 58 ans.

En allant voter dans la capitale, le président Abdel Aziz a affirmé qu'il ne craignait pas un fort taux d'abstention "au vu de l'engagement des Mauritaniens, de ceux qui ont manifesté leur intérêt pour les meetings" qu'il a tenus.

Parmi ses quatre adversaires, il y a une femme de 57 ans, Lalla Mariem Mint Moulaye Idriss, et Biram Ould Dah Ould Abeid, un militant réputé de la lutte contre l'esclavage, pratique qui, bien qu'abolie légalement en 1981, perdure en Mauritanie.

Les deux autres candidats sont Ibrahima Moctar Sarr et Boidiel Ould Houmeid, du parti El-Wiam, formation de l'opposition dite "modérée".

Ils se sont déclarés satisfaits du bon déroulement de l'élection, se disant prêts à en reconnaître les résultats si le vote continuait ainsi.

"Si les opérations se déroulent de façon honnête et transparente, je reconnaîtrai les résultats qui sortiront des urnes", a affirmé Boidiel Ould Houmeid.

Biram Ould Dah Ould Abeid a également promis de reconnaître "des résultats transparents de (cette) élection", mettant cependant en garde contre "les violations de nature à porter préjudice au bon déroulement du scrutin".

M. Sarr, candidat de la communauté négro-mauritanienne, a estimé lui aussi que l'élection "se déroulait dans de bonnes conditions", mais qu'il préférait attendre la fin du scrutin pour prendre une position "globale et définitive".

Mme Moulaye Idriss a appelé les femmes à un "sursaut électoral".

Les principaux opposants au président, rassemblés au sein du Forum national pour la démocratie et l'unité (FNDU, opposition radicale), dénoncent le caractère "dictatorial" de son régime et ont appelé à boycotter le scrutin, d'après eux "une mascarade électorale" organisée de manière "unilatérale".

Le FNDU mise sur un fort taux d'abstention qui serait, selon lui, le signe que son appel a été suivi et un désaveu du président sortant.

La Mauritanie, vaste pays désertique de 3,8 millions d'habitants bordant l'océan Atlantique, riche en minerai de fer, aux eaux poissonneuses et qui exploite du pétrole depuis 2006, a enregistré en 2013 un taux de croissance de 6%.

Outre l'éradication d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en Mauritanie, le président Abdel Aziz se targue d'avoir fait baisser le taux d'inflation à moins de 5% et d'avoir mené une politique d'aide aux plus pauvres.

La présidentielle est surveillée par 700 observateurs, dont 200 venus de l'étranger. Ceux de l'Union africaine sont dirigés par l'ancien Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi.

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