Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le gouvernement libyen dénonce la capture sur son sol d'un suspect par les Etats-Unis

Le gouvernement libyen dénonce la capture sur son sol d'un suspect par les Etats-Unis

La Libye a dénoncé mercredi la capture sur son sol par les Etats-Unis d'un responsable présumé de l'attaque meurtrière contre leur mission diplomatique à Benghazi en 2012, et réclamé qu'il soit jugé en Libye où il fait objet d'un mandat d'arrêt.

"La gouvernement condamne cette atteinte regrettable à la souveraineté de la Libye", a déploré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué lu par son porte-parole Saïd Lassoued, précisant que les autorités libyennes n'ont pas été informées au préalable de l'opération menée par des forces américaines.

Le suspect, Ahmed Abou Khattala, a été arrêté dimanche près de Bengahzi dans l'est libyen lors d'un raid des forces américaines qui travaillaient en lien étroit avec des agents du FBI, a indiqué le Pentagone mardi.

Le gouvernement souligne "le droit de la Libye à juger Abou Khattala sur ses terres et conformément à ses lois et demande au gouvernement américain de le remettre à la Libye pour le traduire devant la justice libyenne", selon le communiqué.

Au cours d'une conférence de presse le ministre de la Justice Salah Al-Marghani, a affirmé de son côté que Abou Khattala faisait l'objet d'un mandat d'arrêt en Libye, sans donner de détails sur les accusations.

Il a ajouté que les forces de sécurité libyennes n'avaient pas pu interpeller le suspect "en raison de la situation de sécurité" à Benghazi, deuxième ville du pays et fief des groupes islamistes radicaux.

Le ministre américain de la justice Eric Holder a précisé mardi qu'Ahmed Abou Khattala était actuellement visé par trois chefs d'inculpation, parmi lesquels "meurtre d'une personne au cours d'une attaque contre un établissement fédéral", et que "d'autres pourraient être ajoutés dans les jours à venir". Il risque la peine de mort.

Il devrait comparaître "dans les jours à venir", selon un porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC).

Ahmed Abou Khattala, la quarantaine, avait été arrête par les services de renseignement de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi au début des années 1990, pour ses liens présumés avec des organisations islamistes.

Après sa libération en 2006, il a gardé un profil bas jusqu'au déclenchement en 2011 de la révolte contre le régime depuis la ville de Benghazi.

Il prend alors la tête de "Katibat Abou Obeida Ibn Al-Jarah", un groupe de rebelles islamistes.

Ce groupe est soupçonné de l'assassinat du général Abdelfattah Younès, un ancien haut responsable de l'ancien régime devenu commandant des forces rebelles après sa défection peu après le déclenchement de la révolte.

Après le chute de l'ancien régime, la plupart des membres de cette Katibat (brigade) ont rejoint Ansar Asharia, un groupe jihadiste classé organisation terroriste par Washington pour son implication présumé dans l'attaque contre le consulat américain à Bengahzi, qui avait coûté la vie à l'ambassadeur Chris Stevens et trois autres Américains.

Dans un entretien à l'AFP, Ahmed Abou Khattalla avait démenti en octobre 2012 toute implication dans cette attaque, tout en reconnaissant qu'il était au consulat le jour de l'assaut.

Il a affirmé avoir participé à une manifestation dénonçant la publication d'une vidéo islamophobe sur YouTube.

Depuis, Ahmed Abou Khattala, considéré comme un dirigeant d'Ansar Asharia en Libye, a fait preuve d'une extrême discrétion, jusqu'à sa capture par un Commando américain annoncée mardi.

ila/hj

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.