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France: six ans requis contre un candidat au jihad arrêté au Mali en 2012

France: six ans requis contre un candidat au jihad arrêté au Mali en 2012

Six ans de prison ferme ont été requis mercredi à Paris contre un candidat français au jihad arrêté en novembre 2012 au Mali, alors qu'il tentait de rejoindre des groupes islamistes qui s'étaient emparés du nord du pays.

Français d'origine malienne âgé de 26 ans, Ibrahim Ouattara a déclaré mercredi que la lutte armée était "nécessaire" et qu'il voulait "persister dans cette voie".

Il comparaissait depuis mardi devant le tribunal correctionnel de Paris avec deux complices présumés pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes".

Estimant qu'il s'agissait d'une de ces "filières jihadistes dont on parle tant dans l'actualité", le procureur a souligné que ce type d'activités "créé dans la population un vrai sentiment de peur" en raison du potentiel retour de ces jihadistes sur le territoire français.

"Quand on rejoint de telles zones, on sait où on va et pourquoi on y va", a-t-il poursuivi, soulignant que certain jeunes Français ayant rejoint les islamistes dans le nord du Mali avaient ensuite "combattu contre les troupes françaises" engagées dans l'opération Serval menée contre ces groupes à partir de janvier 2013.

Décrivant Ibrahim Ouattara comme "le leader et l'éclaireur" qui cherche à "créer un groupe autour de lui", il a réclamé six ans de prison ferme, et la confusion avec une autre peine de sept ans à laquelle le jeune homme a été condamné en mars pour avoir vainement tenté en 2009 et 2010 de gagner des maquis jihadistes au Pakistan, en Afghanistan ou en Somalie, sans jamais y parvenir. Il avait été arrêté à Sévaré dans le centre du Mali, alors qu'il était en liberté sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette première affaire.

Contre Khalifa Dramé, un Franco-Sénégalais de 22 ans en détention provisoire qui avait donné son passeport à Ibrahim Ouattara pour le voyage et projetait de le rejoindre au Mali, le procureur a demandé quatre ans ferme et le maintien en prison, le décrivant comme "un candidat extrêmement motivé pour le jihad et un relais et soutien efficace pour Ouattara".

Contre Hakim Soukni, en liberté sous surveillance électronique, qui "voulait manifestement s'agréger au projet", le procureur a demandé quatre ans de prison ferme.

La défense de ce dernier a plaidé la relaxe, estimant que "rien n'est démontré" pour l'impliquer dans ce dossier.

Pour Khalifa Dramé, décrit comme "fragile" et parfois "pathétique", ne "comprenant pas vraiment" et "fasciné" par Ibrahim Ouattara, Me Zoé Royaux a demandé aux juges de ne pas en faire "une proie facile en détention" pour une nouvelle radicalisation islamiste, dont il assure être revenu, et de prononcer une peine permettant de "le remettre à sa famille en l'encadrant, car il a besoin d'être encadré".

Ibrahim Ouattara, qui refuse depuis son premier procès l'assistance d'un avocat, a expliqué qu'après une enfance chaotique, de père inconnu, maltraité par sa mère et placé en foyer, il avait "toujours été à la recherche de quelque chose", jusqu'à sa rencontre avec l'islam, cette religion où il a "trouvé toutes les réponses à (ses) questions".

Puis, il a expliqué avoir trouvé "sur internet" les réponses à son questionnement sur le jihad. "J'ai cette conviction que la lutte armée est nécessaire, si on ne m'apporte pas la preuve du contraire je persisterai dans cette voie. Quelle que soit la décision que vous allez prendre, ça m'est égal", a-t-il conclu.

Le jugement a été mis en délibéré au 9 juillet.

so/via/nou/cgu

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