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Fleurs et drapeaux pour le nouveau roi d'Espagne, malgré les anti-monarchistes

Fleurs et drapeaux pour le nouveau roi d'Espagne, malgré les anti-monarchistes

Des milliers de fleurs dans les rues, des assiettes, des porte-clefs et même des éventails proclamant déjà Felipe et Letizia "roi et reine d'Espagne": Madrid se prépare à l'intronisation jeudi de Felipe VI, les antimonarchistes ayant, eux, du mal à se faire entendre.

Des gerbes de fleurs blanches ornent le parcours du cortège royal dans le centre de la ville, jusqu'au palais royal où le couple doit apparaître au balcon, après la prestation de serment du roi dans la matinée au Congrès des députés.

Géraniums, chrysanthèmes, lys et pétunias: au total près de 16.000 fleurs seront disposées. Dix mille drapeaux espagnols rouge et or ont été distribués aux taxis, 730 aux bus et 470 devraient orner les lampadaires. Quelque 100.000 sont prévus pour le public.

Un écran géant placé sur une place longeant le parcours du couple royal, retransmettra la cérémonie en direct.

Sur les étagères des magasins de souvenirs, les tasses, T-shirts, badges aimantés et autres bibelots ont remplacé aussi vite que possible une partie des traditionnels maillots de football, taureaux et autres sacs.

Une vraie course contre la montre depuis l'annonce inopinée le 2 juin de l'abdication du roi Juan Carlos. "Nous avons eu seulement deux semaines pour tout préparer", explique Sonia Arranda, responsable d'une grande boutique de souvenirs près du Palais Royal.

"Dès que nous avons eu la date de la proclamation, l'équipe marketing s'est mise au travail. Nous avons des boîtes, des aimants, des porte-clefs, des badges, des plats, des services de table", détaille-t-elle.

Pour elle, "les gens les achètent comme souvenir d'un événement historique". Comme Maria Teresa Gonzalez, une cliente de 75 ans, qui sort en brandissant une réplique du "certificat" de proclamation du nouveau roi.

"J'ai acheté un porte-clefs du prince, qui va devenir Felipe VI, et une boîte, et maintenant je vais prendre ça pour l'ajouter à ce que j'ai déjà à la maison. Je vais l'encadrer en souvenir du couronnement", dit-elle fièrement.

Maria Teresa souhaite "bonne santé et beaucoup de chance au nouveau roi et à la nouvelle reine", en espérant "qu'ils pourront aider les Espagnols et mettre fin à la crise".

En face de la grande entrée du Congrès, flanquée de deux lions de bronze, que Felipe empruntera pour la proclamation, une immense estrade a été mise en place pour les centaines de photographes et cameramen prévus.

Non loin de là, deux drapeaux espagnols géants, rouges et or, ont été déployés au bas de la façade en pierre blanche de l'hôtel de ville.

La maire conservatrice de Madrid, Ana Botella, a appelé les habitants à saluer le nouveau roi et la reine en se massant dans les rues, les enjoignant d'"orner les balcons avec le drapeau national".

Mais la monarchie espagnole, symbole de la transition démocratique après la dictature de Francisco Franco (1939-1975) a beaucoup perdu de son crédit, minée par une série de scandales qui ont terni l'image du roi.

Dont une onéreuse partie de chasse à l'éléphant, au Botswana en avril 2012, en pleine crise économique. Et l'inculpation de la fille cadette du roi, l'infante Cristina, et de son mari Iñaki Urdangarin dans une affaire de corruption.

Si environ la moitié disent soutenir la monarchie "comme modèle d'Etat" avec un Felipe très populaire, une majorité disent aussi vouloir voter pour la poursuite ou non de ce système, selon de récents sondages.

Les républicains, représentés par des petits partis qui ont rassemblé environ 20% des votes aux élections européennes du 25 mai, ont prévu de manifester jeudi midi dans le centre de Madrid pendant l'intronisation et déposé un recours judiciaire contre une interdiction préfectorale.

"Interdire de manifester est une violation inacceptable du droit fondamental à la liberté d'expression", a déclaré mardi à la presse Angeles Maestro, ex-députée du parti écolo-communiste Izquierda Unida et porte-parole de la Coordination républicaine.

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