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Climat: d'anciens hauts responsables républicains pressent le Congrès d'agir

Climat: d'anciens hauts responsables républicains pressent le Congrès d'agir

Quatre anciens directeurs de l'Agence américaine de l'environnement sous des présidents républicains ont pressé mercredi le Congrès d'agir sans attendre pour trouver des solutions au réchauffement climatique, invitant les climato-sceptiques à cesser de nier l'évidence scientifique.

Le changement climatique est une question très controversée au sein de la classe politique aux Etats-Unis, qui paralyse le Congrès et empêche l'adoption de toute législation.

La plupart des républicains mettent en doute les conclusions des scientifiques, selon lesquelles les émissions de gaz à effet de serre --dont le dioxyde de carbone (CO2)-- résultant de la combustion des énergies fossiles (charbon et pétrole) contribuent au réchauffement de la planète. Le sénateur républicain Marco Rubio déclarait ainsi récemment "ne pas croire que l'activité humaine provoque ces changements climatiques spectaculaires".

Pour leur part, les élus démocrates poussent à l'adoption de mesures pour réduire la pollution carbonique, comme la mise en place d'un marché des émissions de CO2 dit "cap and trade", qui pénaliserait le carbone au profit des énergies propres.

Face à la paralysie du Congrès, le président Barack Obama a utilisé son autorité réglementaire via l'Agence américaine de l'environnement (Environmental Protection Agency, EPA).

Le 2 juin, il a annoncé de nouvelles normes sur les émissions de CO2 de l'ensemble des centrales électriques existantes, dont un grand nombre brûlent du charbon et sont responsables d'un tiers de la pollution carbonique dans le pays.

Ces propositions visent à réduire les émissions de CO2 de ces centrales de 30% d'ici 2030, comparativement à 2005.

Même si le gaz naturel --nettement moins polluant-- monte en puissance, le charbon reste une composante clé du portefeuille énergétique américain, en générant 37% de l'électricité du pays, devant le gaz naturel (30%) et le nucléaire (19%).

Exprimant les arguments de nombreux républicains, le sénateur du Wyoming (ouest), Ron Barrasso, a vivement critiqué mercredi l'initiative du président Obama, lors d'une audition au Sénat de la commission de l'Environnement, devant laquelle témoignaient également quatre anciens directeurs de l'EPA des administrations républicaines, de Nixon à Bush.

"Les nouvelles réglementations du président Obama sur le climat vont nuire à une économie américaine fragile", a estimé M. Barrasso, prédisant que "des milliers d'Américains vont perdre leur emploi" sans que la température du globe soit vraiment réduite.

Pour la sénatrice Barbara Boxer, une démocrate influente de Californie (ouest) qui préside la commission de l'Environnement, ces déclarations sont des "tactiques pour effrayer" l'opinion.

"Ils ont déjà essayé avant et cela est inexact", a-t-elle lancé.

Rejetant en bloc les arguments républicains, les quatre anciens responsables de l'EPA, en poste sous les présidences de Richard Nixon, Ronald Reagan, George Bush et du fils de ce dernier, George W. Bush, ont affirmé qu'il n'y avait plus lieu de débattre sur le fait de savoir si les activités humaines étaient responsables du réchauffement climatique.

"Il y a plusieurs mois, après avoir parlé entre nous, les quatre administrateurs de l'EPA assis aujourd'hui devant la commission ont conclu être tous convaincus par le verdict écrasant des scientifiques, selon lequel la Terre se réchauffe et les humains sont les seuls contributeurs contrôlables de ce phénomène", a déclaré William Ruckelshaus, qui a dirigé l'EPA sous Richard Nixon au début des années 70.

"Nous avons un consensus scientifique sur le climat, il nous faut aussi un consensus politique", a insisté Christine Todd Whitman, à la tête de l'EPA sous George W. Bush.

"Les deux partis républicain et démocrate ont su s'entendre sur des objectifs communs au début de la politique de protection de l'environnement (dans les années 70, ndlr) et il est urgent qu'ils le fassent de nouveau", a-t-elle plaidé.

Selon un sondage de NBC et du Wall Street Journal publié mercredi, 67% des Américains soutiennent le président Obama sur le climat en se déclarant en faveur des dernières propositions de l'EPA. Seuls 29% s'y déclarent opposés.

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