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Ukraine : un journaliste russe tué lors d'une attaque dans l'Est séparatiste

Ukraine : un journaliste russe tué lors d'une attaque dans l'Est séparatiste

Un journaliste russe a été tué mardi dans l'Est séparatiste de l'Ukraine au cours d'une attaque qui risque d'aggraver les relations déjà tendues entre Moscou et Kiev, qui se tourne vers l'Europe pour surmonter une coupure de gaz russe.

Après l'espoir d'une détente né de premiers contacts entre le président russe Vladimir Poutine et le chef de l'Etat ukrainien pro-occidental Petro Porochenko, le ton est monté le week-end dernier. La crise gazière et la destruction en vol d'un avion militaire ukrainien (49 morts) ont alimenté les déclarations hostiles de part et d'autre.

Une explosion sur une portion d'un gazoduc alimentant l'Europe en gaz russe s'est en outre produite dans le nord-ouest de l'Ukraine pour une raison indéterminée, sans affecter le transit, mais le ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov a aussitôt évoqué la piste d'un "sabotage russe".

Igor Korneliouk, un journaliste de la holding de télévision publique russe VGTRK, a succombé à des éclats à l'abdomen provenant d'une grenade ou d'une roquette, a déclaré à l'AFP le médecin-chef de l'hôpital de Lougansk, l'un des bastions de l'insurrection prorusse.

Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé "un nouveau crime des forces ukrainiennes" et appelé "les médias du monde entier" à une condamnation immédiate.

Une représentante de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) chargée du dossier de la liberté de la presse, Dunja Mijatovic, s'est dite "profondément attristée" par cette mort, dans un communiqué.

"Il était inconscient en arrivant et est mort pendant son transfert vers la salle d'opération", a déclaré le médecin, Fedir Solianik. Il s'agit du deuxième journaliste tué dans l'Est depuis le début des opérations militaires ukrainiennes en avril.

Un porte-parole des séparatistes à Lougansk a indiqué au téléphone à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, que ce journaliste et son preneur de son, Anton Volochine, avaient été pris dans une attaque à la grenade déclenchée par les forces ukrainiennes près de la frontière avec la Russie.

Ce porte-parole a ajouté ne pas connaître le sort du preneur de son ni d'une quinzaine de rebelles avec lesquels se trouvait l'équipe de télévision au moment de l'attaque.

Dans ce contexte, le parlement ukrainien a adopté mardi soir une résolution pour renforcer d'ici à un mois la sécurité à la frontière avec la Russie. Depuis avril, au moins 320 personnes ont été tuées.

Au lendemain de la coupure de gaz décidée par Moscou, le directeur général du groupe ukrainien Naftogaz, Andriï Kobolev, a assuré à la population -environ 45 millions d'habitants- qu'elle n'avait pas à craindre de pénuries, même si la Russie a "réduit à zéro" ses livraisons en ne laissant transiter que les volumes destinés aux pays européens.

"Je pense que les consommateurs ne seront aucunement affectés", a-t-il déclaré dans un entretien avec une chaîne de télévision locale. "Il y a du gaz en stock", a-t-il ajouté.

L'Ukraine compte toutefois sur la mise en place de "flux inversés" pour recevoir une partie du gaz russe que les pays européens importent et le Premier ministre Arseni Iatseniouk a déclaré mardi devant le parlement qu'un "petit volume" avait ainsi déjà commencé à être envoyé.

De tels "petits volumes par flux inversé sont insuffisants (...), mais lorsqu'il y aura de larges flux, les livraisons pourraient être de l'ordre de 15 milliards de m3. Ce volume est suffisant", a-t-il affirmé, sans donner d'échéance.

Près de la moitié du gaz importé de Russie en Europe, soit environ 15% de la consommation européenne, transite par le territoire ukrainien.

Une porte-parole au ministère ukrainien de l'Energie, Olena Michtchenko, a déclaré à l'AFP que le ministre de l'Énergie Iouri Prodan et le patron de Naftogaz se rendraient mardi à Budapest, où se déroule un forum énergétique.

"Notre délégation va voir l'Union européenne", a pour sa part déclaré le Premier ministre.

"Des compagnies européennes sont prêtes à fournir du gaz à l'Ukraine. Elles proposent à l'Ukraine du gaz bon marché à 320 dollars" les 1.000 m3, a déclaré lundi soir le PDG de Naftogaz Andriï Kobolev.

Mais le PDG du géant semi-public russe Gazprom a d'ores et déjà fait savoir que de telles livraisons étaient illégales, ce qu'a démenti mardi une porte-parole du commissaire européen à l'Energie, Sabine Berger.

La Commission européenne a en outre annoncé mardi avoir débloqué 500 millions d'euros pour aider l'Ukraine à faire face à ses besoins de financements, notamment pour des achats de gaz à des compagnies européennes.

"Il y a des possibilités (pour l'Ukraine) d'acheter du gaz aux Européens", a-t-elle assuré.

Le Premier ministre ukrainien avait affirmé la semaine dernière que son pays avait par ailleurs l'intention de diversifier son approvisionnement en gaz en en achetant à la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie.

La Russie a coupé lundi le gaz à l'Ukraine après l'échec de leurs négociations sur le prix du gaz russe fourni à l'Ukraine et le remboursement de la dette accumulée par Kiev, égale à 4,5 milliards de dollars.

bur-blb/bds

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