Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Thaïlande: près de 180.000 Cambodgiens partis sur des "rumeurs" de répression depuis le coup d'Etat

Thaïlande: près de 180.000 Cambodgiens partis sur des "rumeurs" de répression depuis le coup d'Etat

Près de 180.000 Cambodgiens ont fui la Thaïlande en quelques jours depuis l'annonce par la junte thaïlandaise d'une opération de lutte contre l'immigration illégale, ont annoncé les autorités cambodgiennes, qui ont lancé un appel conjoint avec la Thaïlande à ne pas céder à la panique face aux "rumeurs".

Ce chiffre équivaudrait en effet à l'ensemble des Cambodgiens vivant de façon illégale en Thaïlande: l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime leur population à 180.000.

Une estimation "prudente", a rappelé mardi Joe Lowry, représentant de l'OIM à Bangkok, qui ne signifie pas que tous les sans-papiers cambodgiens ont quitté la Thaïlande, où se trouvent de surcroît plus de 400.000 Cambodgiens en situation régulière.

La grande majorité des clandestins rentrés depuis un peu plus d'une semaine sont passés par le poste-frontière d'Aranyaprathet-Poipet, a indiqué Kor Sam Saroeut, gouverneur de la province cambodgienne de Banteay Meanchey (nord-ouest). Et 20.000 autres ont traversé à O'Smach, à environ 250 km au nord-est de Poipet.

Plusieurs centaines de travailleurs cambodgiens ont été conduits mardi matin à la frontière à Poipet dans des camions de l'armée thaïlandaise ou des véhicules de police, selon des journalistes de l'AFP sur place. Certains de ceux qui avaient traversé la frontière avant la nuit ont trouvé refuge sous des tentes en attendant de pouvoir rentrer chez eux dans les provinces plus lointaines.

La junte parvenue au pouvoir par un coup d'Etat le 22 mai en Thaïlande a annoncé mercredi dernier une politique d'immigration stricte, avec expulsion des clandestins. Mais elle a démenti les rumeurs de violences contre les Cambodgiens en situation irrégulière.

L'ambassadeur du Cambodge en Thaïlande, Mme Eat Sophea, a rencontré mardi le numéro 2 du ministère des Affaires étrangères à Bangkok, Sihasak Phuangketkeow.

"Nous devons travailler étroitement ensemble afin de dissiper la peur parmi les travailleurs cambodgiens en Thaïlande d'une répression des travailleurs cambodgiens quel que soit leur statut", a déclaré l'ambassadeur du Cambodge.

"Les informations concernant des tirs et autres abus sont des rumeurs et ne sont pas vraies", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse conjointe destinée à calmer le jeu. Le ministère des Affaires étrangères thaïlandais a assuré de son côté attacher une "grande importance" à l'apport des migrants à l'économie thaïlandaise.

Par le passé, les autorités fermaient les yeux sur la présence de clandestins, nécessaires à une économie en plein essor. Mais la situation a changé et l'économie s'est contractée au premier trimestre (-0,6%), pour la première fois depuis 2011, sous l'effet de longs mois de crise politique et de manifestations.

suy-tp-gab/dth/ia

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.