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Pakistan: 8 morts dans des heurts entre police et militants politiques à Lahore (autorités)

Pakistan: 8 morts dans des heurts entre police et militants politiques à Lahore (autorités)

Au moins huit personnes ont été tuées et une centaine blessées mardi dans des affrontements entre la police armée de fusils d'assaut et les fidèles d'un chef religieux à Lahore, la grande ville de l'est du Pakistan, peu habituée à de tels débordements meurtriers.

Les heurts ont eu lieu au siège du parti de Tahir-ul Qadri, connu pour ses rassemblements populistes et qui a annoncé son retour au Pakistan le 23 juin pour lancer une "révolution pacifique" visant à débarrasser le pays de la corruption, de la pauvreté et des violences.

Les heurts de mardi à Lahore, bastion de la famille du Premier ministre Nawaz Sharif habituellement épargné par les violences politiques, interviennent alors que le pouvoir est engagé depuis trois jours dans une offensive militaire contre les rebelles talibans et d'Al-Qaïda dans la zone tribale du Waziristan du nord (nord-ouest).

Ils ont fait huit morts et 97 blessés, selon un dernier bilan fourni par Shahbaz Sharif, frère de Nawaz et chef de la province du Pendjab, dont Lahore et la capitale.

Shahbaz Sharif s'est déclaré "profondément attristé" par ces incidents et a demandé la constitution d'une commission d'enquête.

Selon la police, les violences ont éclaté lorsque ses hommes ont voulu enlever des barrières de protection, jugées illégales, érigées autour du siège du Mouvement du peuple du Pakistan (Pakistan Awami Tehreek, PAT) de Tahir-ul Qadri dans le quartier de Model Town.

"Lorsque la police est arrivée pour enlever ces barrières illégales, des membres du parti ont commencé à la caillasser et ont jeté des bombes à pétrole depuis le toit", a affirmé à l'AFP le chef de la police de la ville Chaudhry Shafiq . Il a nié tout tirs à balle réelles de la police, affirmant que les victimes avaient été tuées "par des balles tirées par des membres du parti".

Un porte-parole du PAT, Shahid Mursaleen, a accusé les frères Sharif d'avoir commandité ces meurtres et annoncé que le parti porterait plainte contre eux et leurs équipes.

"Ils ont lancé cette opération pour s'en prendre à notre mouvement et à la +révolution+ promise par notre leader le docteur Tahir ul Qadri", a dénoncé un responsable local du PAT, Abdul Hafeez.

M. Qadri, un modéré, s'était fait connaître début 2013 en parvenant, alors qu'il rentrait tout juste d'un exil volontaire de sept ans au Canada, à mobiliser des foules pour réclamer des réformes et la fin de la corruption au sein de l'Etat.

La rapidité avec laquelle il avait rassemblé des dizaines de milliers de personnes à Lahore puis dans la capitale Islamabad avait interpellé, certains analystes le soupçonnant d'être soutenu en sous-main par l'armée pour faire pression sur le gouvernement civil.

wh-ks/emd/ros

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