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Mondial-2014 : abonné à vie au Maracana... enfin presque

Mondial-2014 : abonné à vie au Maracana... enfin presque

Luis Meyer Blumberg possède un sésame unique: un billet à vie pour tous les événements qui ont lieu dans le mythique stade Maracana de Rio. Seul hic: il n'est pas valable pour la Coupe du monde.

Son ticket très convoité a beau être estampillé "Siège spécial à perpétuité", la Fifa l'a invalidé le temps du Mondial.

"Ce bout de plastique vaut de l'or, j'aurais pu acheter un appartement si je l'avais vendu il y a quelques années. C'est dommage qu'il ne me permette pas de voir un match de Coupe du monde", déplore M. Blumberg à l'AFP. L'homme d'affaires grisonnant à l'allure sportive fait partie d'un petit club de privilégiés qui peuvent assister à autant de matches ou de concerts ou spectacles qu'ils le désirent.

Le stade est notamment l'hôte des rencontres de Flamengo et Fluminense, deux des plus grands clubs de Rio, et de concerts des plus grands artistes internationaux de passage à Rio.

Ces tickets "éternels" ont été octroyés à quelque 3000 mécènes qui avaient participé au financement de l'enceinte lorsqu'elle a été édifiée, entre 1948 et 1950, en vue de la Coupe du monde organisée au Brésil cette année là.

Le temple du football brésilien est resté longtemps le plus grand stade du monde. Jusqu'à 200.000 supporteurs de toutes classes sociales pouvaient s'y tasser dans les gradins et jusque sur le toit dans une ambiance de folie, rythmée par les tambours et les hymnes.

Il fut aussi le théâtre de la grande tragédie du foot brésilien: la défaite contre l'Uruguay lors du dernier match du Mondial de 1950 que les cinq Coupes du monde remportées par la suite par la Seleçao n'ont jamais totalement effacée.

M. Blumberg a fait l'acquisition de ce billet il y a près de vingt ans pour imiter certains membres de sa famille déjà possesseurs de ces entrées particulières.

"J'ai eu beaucoup de mal à la trouver, (ces places) ne sont pas vendues très souvent. Les gens les cèdent le plus souvent à leurs enfants", explique le quinquagénaire, qui se dit supporteur de Flamengo.

Mais pour une fois, en ce mois de juin, les portes du stade lui seront fermées et il sera contraint de regarder le Mondial-2014 à la télévision.

Car la Fifa ne se soucie guère de ces privilèges et s'est octroyé ces fauteuils exclusifs pour les sept rencontres de la Coupe du monde au Maracana, dont la finale du 13 juillet.

Selon les estimations de l'homme d'affaires, le sésame privilégié pourrait aujourd'hui se négocier autour de 40.000 dollars, une fortune dans un pays où le revenu annuel moyen par habitant plafonne à 11.340 dollars, selon la Banque mondiale.

"La Fifa détient des droits sur les places pour toute la compétition, l'événement leur appartient", se plaint M. Blumberg, qui a tout de même reçu une compensation de 2250 dollars des autorités de Rio pour le préjudice.

"Certains ont même pensé à faire un procès", révèle-t-il.

Rénové une première fois en 1999, puis en vue de la Coupe des Confédérations 2013 et du Mondial cette année, le Maracana a vu sa capacité réduite à 74.738 places, désormais toutes assises et numérotées, afin de répondre aux standards actuels de sécurité.

Mais les détenteurs de places à vie ont pu récupérer leur bien, offrant généralement les mêmes conditions de confort qu'avant les travaux.

"J'ai vu Madonna, les Rolling Stones, (le festival) Rock in Rio. Oh, et j'ai vu Frank Sinatra!", se souvient M. Blumberg. "Lorsque les gens me demandent quel est mon hobby, je réponds: voir des matches et des concerts au Maracana".

Ce privilégié a la nostalgie de l'ancien chaudron bouillant dont les tribunes vibraient et résonnaient lors des légendaires derbies "Fla-Flu".

"Ils n'étaient pas obligés de le reconstruire complètement et de dépenser 1,3 milliard de reais (430 millions d'euros). C'était une oeuvre d'art et ils auraient juste pu la remodeler pour quelque 300 millions de reais (100 millions d'euros)", regrette-t-il.

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