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Le Pakistan demande à Kaboul de bloquer la fuite des islamistes, au 3e jour de l'offensive

Le Pakistan demande à Kaboul de bloquer la fuite des islamistes, au 3e jour de l'offensive

Le Pakistan a demandé à son voisin afghan de l'aider à bloquer les rebelles islamistes fuyant l'offensive militaire menée par Islamabad de son côté de la frontière, qui se poursuivait mardi pour la troisième journée consécutive avec de nouveaux bombardements.

Islamabad a lancé ce week-end ses avions et troupes à l'assaut de la zone tribale du Waziristan du Nord, frontalière de l'Afghanistan, pour en déloger les talibans et leurs alliés étrangers d'Al-Qaïda, qui en avaient fait leur principal repaire dans le pays.

L'armée pakistanais a depuis rencontré très peu de résistance. Avant même le début de l'offensive, des sources locales avaient indiqué à l'AFP que la plupart des combattants islamistes avaient fui la zone en passant pour nombre d'entre eux la frontière afghane toute proche.

Lundi soir, au lendemain du déclenchement de l'opération, "le Premier ministre (pakistanais) Nawaz Sharif a appelé (le président afghan) Hamid Karzaï pour lui demander de fermer la frontière afghane et éviter l'exode de rebelles du Pakistan vers l'Afghanistan pendant l'offensive", a déclaré mardi à l'AFP la porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères, Tasnim Aslam.

"Ce message a également été transmis par des canaux militaires", a précisé Mme Aslam, en ajoutant qu'il avait également été demandé aux autorités afghanes "d'agir contre les sanctuaires rebelles" de l'est afghan "utilisés pour mener des attaques au Pakistan".

La présidence afghane a confirmé dans un communiqué que M. Sharif avait demandé son aide à M. Karzaï.

Ce dernier "lui a dit que l'Afghanistan était prêt à coopérer au mieux pour que les sanctuaires terroristes" situés au Pakistan "soient éliminés et que les attaques contre l'Afghanistan (menés par les combattants qui y sont réfugiés) cessent", a-t-elle souligné.

Le président Karzaï a également souligné que "les deux pays ont énormément souffert du terrorisme", et souhaité que les forces pakistanaises évitent de faire des victimes civiles" dans l'offensive.

Kaboul et Islamabad s'accusent régulièrement l'un l'autre de ne pas en faire assez pour éradiquer chez eux les refuges des rebelles islamistes venus de l'autre côté de la frontière, et qui s'en servent de base arrière pour aller attaquer leur pays d'origine.

Dans la matinée, l'aviation pakistanaise a annoncé avoir bombardé le Waziristan du Nord pour la troisième journée consécutive. Selon des sources de sécurité locales, ces frappes ont tué 13 rebelles présumés près de Mir Ali, l'une des principales villes de la zone.

Cette annonce porte à 190 le nombre de personnes tuées depuis le début de l'offensive dimanche, tous des rebelles selon les forces de sécurité pakistanaises. Ce bilan ne pouvait être confirmé de source indépendante alors que des témoignages de déplacés de l'offensive ont également évoqué des morts civils.

Islamabad s'est décidé a passer à l'offensive dans le Waziristan du Nord après avoir échoué à ouvrir des négociations de paix avec les rebelles talibans locaux et après la sanglante attaque de l'aéroport de Karachi (38 morts dont les dix assaillants), revendiquée par ces derniers et des combattants ouzbeks proches d'Al-Qaïda.

L'opération était réclamée de longue date par plusieurs importants alliés du Pakistan, à commencer par les Etats-Unis, pour éradiquer ces sanctuaires servant également de base arrière à des talibans afghans en guerre contre Kaboul et ses alliés occidentaux en Afghanistan.

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