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Irak: Ban Ki-Moon craint une contagion de la crise

Irak: Ban Ki-Moon craint une contagion de la crise

L'offensive islamiste en Irak fait craindre un conflit sectaire, débordant au-delà des frontières de ce pays assiégé, a averti mardi à Genève M. Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies.

"Je suis très inquiet devant la rapide dégradation de la situation en Irak, notamment avec les informations faisant état d'exécutions sommaires de masse par l'État islamique en l'Irak et au Levant (EIIL)", a déclaré M. Ban devant la presse à Genève.

"Il y a un véritable risque de davantage de violence sectaire à large échelle, à l'intérieur de l'Irak et au-delà de ses frontières", a-t-il ajouté.

Les militants de l'EIIL, qui tire son origine dans la communauté des musulmans sunnites d'Irak, sont en guerre contre le gouvernement de Bagdad, composé de musulmans chiites au pouvoir depuis l'éviction du dictateur Saddam Hussein en 2003.

Les militants, qui ont trouvé un soutien parmi les anciens partisans sunnites de Saddam, ont pris le contrôle d'une province irakienne et de régions de 3 autres provinces au nord de Bagdad, depuis qu'ils ont lancé leur offensive la semaine dernière.

Ils ont été accusés d'avoir tué plusieurs dizaines de soldats irakiens capturés, ainsi que d'avoir ciblé des civils et enlevé des douzaines de diplomates turcs.

"Je condamne fermement toutes ces attaques terroristes, ces meurtres de civils et le kidnapping de diplomates. Il s'agit de violations inacceptables des droits humains", a déclaré M. Ban.

"Tous les auteurs de ces graves violations des droits de l'homme devraient être traduits en justice", a-t-il ajouté.

Washington réfléchit à des frappes aériennes et a reconnu qu'il partageait avec l'Iran chiite le même souci de stopper ces militants.

M. Ban a refusé de prendre part à la discussion d'une éventuelle intervention internationale.

"Je sais que beaucoup de pays concernés réfléchissent à des options pour aider le gouvernement irakien", a-t-il dit, relevant qu'il avait eu des entretiens avec l'Iran et la Turquie entre autres.

La crise a exacerbé encore plus les relations tensions déjà tendues entre les 3 principales communautés en Irak: les chiites, les sunnites et les Kurdes.

Toutes les parties prenantes devraient encourager leurs partisans à éviter les représailles, a indiqué M. Ban.

En plus, comme dans toute zone de crise, l'Irak devait repenser sa gouvernance afin de calmer les tensions communautaires sur place.

"Une grande partie de ces problèmes vient du fait que lorsque les leaders sont élus ou reçoivent un mandat, ils imaginent que c'est acquis", a-t-il dit.

Pour M. Ban, la légitimité vient "également de la bonne gouvernance et du respect des droits de l'homme".

"Lorsque certains de ces éléments font défaut, alors c'est évident que des personnes s'en inquiètent. Et alors cette forme d'instabilité politique conduit à un terreau favorable pour l'extrémisme et le terrorisme", a-t-il dit.

jwf/mnb/jh

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