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GB/Chine: 17 mds d'euros de contrats et une visite à la reine pour Li Keqiang

GB/Chine: 17 mds d'euros de contrats et une visite à la reine pour Li Keqiang

Le Premier ministre chinois Li Keqiang a officiellement tourné la page, mardi à Londres, sur 18 mois de brouille sino-britannique à propos du Tibet, lors d'une visite marquée par 17 milliards d'euros de contrats et une audience avec la reine en prime.

Les premières retombées économiques de la visite ont été annoncées par M. Li et son homologue britannique David Cameron, lors d'une conférence de presse conjointe au cours de laquelle le n°2 chinois a répondu sans se démonter à plusieurs questions sur la situation des droits de l'Homme dans son pays.

Le contrat le plus important, qui écrase tous les autres, concerne la fourniture pendant 20 ans à la compagnie chinoise CNOOC de gaz naturel liquéfié (GNL) par le britannique BP. Un contrat de 20 milliards de dollars (14,75 milliards d'euros).

Shell a de son côté signé "une alliance stratégique globale" avec la même CNOOC, qui approfondit leur partenariat existant.

"La Grande-Bretagne est l'économie la plus ouverte au sein de l'Union européenne, la plus accueillante pour la Chine", a assuré M. Cameron.

Il a fait valoir que le commerce bilatéral avait atteint "un niveau record". "Nos exportations vers la Chine ont augmenté de 15% en 2013, et doublé au cours des cinq dernières années, une augmentation plus rapide que celle de la France et de l'Allemagne" respectivement 1er et 2e exportateurs européens en Chine, devant le Royaume-Uni, a-t-il dit.

M. Li s'est quant à lui prononcé pour "l'accroissement de la confiance politique réciproque, une plus forte implication dans la coopération sur des bases équitables et la prise en compte des intérêts prioritaires de l'autre".

Dans une tribune au Times, il avait annoncé vouloir contribuer à "changer les perceptions erronées et surmonter les appréhensions" à propos de la Chine.

Plusieurs autres accords dans le nucléaire, la finance, l'alimentation et la télévision ont également été annoncés mardi après-midi.

Ils concernent la levée de l'embargo sur l'exportation de viande de boeuf et d'agneau britanniques datant de la crise de la vache folle dans les années 80, l'implantation dans la capitale du quartier-général européen de la société d'investissement China Minsheng, ou même l'exportation en Chine du programme pour enfants Peter Rabbit...

Le Royaume-Uni est le premier destinataire des investissements chinois en Europe. Ces derniers mois, ces investissements se sont multipliés dans des secteurs aussi divers que le nucléaire civil ou l'immobilier et devraient concerner prochainement le projet de train à grande vitesse HS2.

Le jour de l'arrivée de M. Li, Londres a par ailleurs dévoilé un assouplissement du régime des visas pour les touristes et hommes d'affaires chinois.

David Cameron et son ministre des Finances George Osborne ont pris la tête de l'offensive pour restaurer le dialogue interrompu après l'accueil réservé par le chef du gouvernement britannique au dalaï lama, dirigeant spirituel tibétain considéré par Pékin comme un dangereux séparatiste.

Soulignant l'instauration d'un nouveau climat, M. Li s'est félicité de sa rencontre en fin de matinée avec la reine, au château de Windsor.

Les médias britanniques ont assuré que la partie chinoise avait menacé d'annuler la visite au cas où Londres refuserait cette entorse au protocole. La souveraine ne reçoit d'ordinaire que des représentants étrangers de même rang, celui de chef d'Etat, alors que M. Li arrive en deuxième position dans l'appareil communiste chinois.

Avant la conférence de presse, M. Li et l'importante délégation d'hommes d'affaires qui l'accompagne avaient été reçus au 10, Downing Street, pour un déjeuner préparé par un traiteur de Manchester, Sweet Mandarin.

Londres a tout mis en oeuvre pour éviter les couacs diplomatiques.

Une centaine de manifestants tibétains, vietnamiens et membres de l'église interdite Falun Gong, ont été maintenus à bonne distance des étapes de la visite.

Leur cris "Libérez le Tibet avant de libérer le commerce" ont été largement couverts par les slogans et tambours émanant d'une poignée de contre-manifestants à proximité du 10, Downing Street.

Mardi, le seul couac est venu du vice-Premier ministre libéral-démocrate Nick Clegg. Il a rappelé que la Chine "est enchaînée politiquement" à une doctrine communiste de parti unique coupable "d'abus systématiques des droits de l'Homme".

Aucune rencontre n'était prévue avec M. Clegg, alors que M. Li verra mercredi le chef de l'opposition travailliste Ed Miliband.

dh/mg/plh

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