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Yémen: tension à Sanaa, attentat imputé à Al-Qaïda dans le sud

Yémen: tension à Sanaa, attentat imputé à Al-Qaïda dans le sud

Les forces du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi encerclaient dimanche à Sanaa une mosquée relevant de l'ancien chef de l'Etat, accusé de fomenter un coup d'Etat dans le pays où un attentat attribué à Al-Qaïda a fait huit morts dans le Sud.

Dans le Nord, une trêve en vigueur depuis onze jours entre les rebelles chiites et l'armée a volé en éclats, illustrant les difficultés croissantes du pouvoir dans ce pays au bord de la faillite économique.

Les militaires de la Garde présidentielle, appuyés par des blindés, bloquaient les accès menant à la grande mosquée Al Saleh, dans le sud de Sanaa, selon un correspondant de l'AFP.

Selon des sources proches de la présidence, des armes seraient entreposées dans ce bâtiment gardé par les hommes de l'ancien président Ali abdallah Saleh, et un tunnel reliant la mosquée au siège de la présidence aurait été creusé.

Pour sa part, M. Saleh, qui a des gardes armés, a renforcé les mesures de protection autour de son domicile dans le quartier de Hadda à Sanaa, selon des témoins.

Le président Hadi soupçonne son prédécesseur, chassé par un mouvement de contestation qui a éclos fin 2011, de "fomenter un coup d'Etat", selon une source proche de la présidence sous le couvert de l'anonymat.

Le Yémen est le seul des pays du Printemps arabe où un soulèvement populaire a abouti à une solution négociée, en vertu de laquelle le président Hadi a été élu pour une période intérimaire.

M. Saleh est cependant demeuré à la tête du Congrès populaire général (CPG, l'ancien parti au pouvoir) et ses détracteurs l'accusent de tenter d'entraver la transition politique.

Le président Hadi accuse notamment M. Saleh d'avoir orchestré des manifestations mercredi à Sanaa contre les coupures de courant, d'eau et une pénurie de carburant, selon la même source.

Il avait d'ailleurs ordonné mercredi la fermeture de la chaîne de télévision Al-Yemen Al-Youm et du journal éponyme, appartenant à M. Saleh.

Les protestataires qui avaient brûlé des pneus pour couper des routes à Sanaa et tiré en l'air avaient réclamé la démission du gouvernement.

M. Hadi avait alors limogé cinq ministres, dont ceux du Pétrole, de l'Électricité et des Finances, mais également le chef de la diplomatie, Abou Bakr Al-Kirbi, membre du CPG et proche de l'ancien président. Il a été remplacé par un autre diplomate de carrière, Jamal Abdallah Sallal, également membre du CPG mais de la tendance proche de M. Hadi.

Dans un communiqué publié samedi, la tendance du CPG fidèle à M. Saleh a démenti tout lien avec les troubles de mercredi, assurant que "les accusations visant le CPG, selon lesquelles il se tiendrait certains incidents, ne sont que des mensonges".

Mais il a dans le même temps rejeté les changements au sein du gouvernement d'union nationale, formé à parité de ministres du CPG et de l'ex-opposition.

Dans le Sud, où Al-Qaïda a profité de l'affaiblissement du pouvoir central à la faveur de l'insurrection populaire pour multiplier les attentats et renforcer son emprise dans le pays, huit membres du personnel d'un hôpital militaire à Aden (sud) ont été tués dimanche.

Un homme a ouvert le feu sur un mini-bus de l'armée qui transportait des médecins et des infirmiers de l'hôpital militaire d'Aden, tuant huit passagers, dont deux femmes, et en blessant 12 autres, selon une source militaire, qui a imputé cette attaque à Al-Qaïda.

En décembre, Al-Qaïda avait revendiqué un assaut spectaculaire contre le site du ministère de la Défense à Sanaa, prenant pour cible l'hôpital militaire de l'immense complexe. L'attaque avait fait 56 morts et 215 blessés.

Et au nord de Sanaa, des combats à l'arme lourde ont opposé les rebelles chiites d'Ansarullah à l'armée, provoquant la fermeture de la route menant de la province de Amrane vers la capitale, selon une source tribale.

Les rebelles, fortement implantés dans le nord du pays, sont soupçonnés de chercher à gagner du terrain pour élargir leur zone d'influence dans le futur Etat fédéral, qui doit compter six provinces.

mou/at/sw

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