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Patrimoine mondial: les Chemins des Incas et la Grotte Chauvet en lice

Patrimoine mondial: les Chemins des Incas et la Grotte Chauvet en lice

Une merveille dans les nuages, les Chemins des Incas, et deux à l'abri de la lumière, le Rani-ki-Vav (Inde) et la Grotte Chauvet (France), devraient être inscrits au Patrimoine mondial par le comité de l'Unesco qui a entamé sa réunion dimanche soir à Doha.

Le palais de Westminster, au coeur de Londres, pourrait en revanche être placé sur la liste des sites en péril et l'Australie se voir refuser l'autorisation de déclasser une partie des forêts en Tasmanie.

Dès l'ouverture de la réunion, le Qatar, richissime pays gazier, a annoncé un don de 10 millions de dollars au profit des sites du patrimoine mondial menacés par les catastrophes naturelles et les conflits.

"Une action commune est nécessaire", a déclaré cheikha Al Mayassa bint Hamad Al Thani, soeur de l'émir et qui dirige l'Autorité des musées du Qatar.

Une trentaine de sites naturels et culturels, dont la citadelle d'Erbil dans le Kurdistan irakien, sont en lice pour être distingués pour leur "valeur universelle exceptionnelle" et s'ajouter à une liste déjà longue de 981 noms dans 160 pays.

Le Qhapaq Ñan, les chemins construits par les Incas sur 30.000 km et plusieurs siècles reliant les sommets enneigés des Andes (Argentine, Bolivie, Chili, Colombie, Equateur, Pérou), est l'un des sites les plus impressionnants.

Présentée par la France, la Grotte dite Chauvet-Pont d'Arc (Ardèche, sud), apporte "un témoignage unique et exceptionnellement bien préservé" des premières expressions du génie humain, selon les recommandations.

Restée fermée pendant 20.000 ans après un éboulement de rochers, redécouverte en 1994, elle contient plus de mille dessins, "expression remarquable de la première création artistique de l'homme", au paléolithique il y a plus de 30.000 ans.

En revanche, le comité devrait décider de "ne pas inscrire" l'"ensemble tectono-volcanique de la Chaîne des Puys et de la faille de Limagne" (centre), présenté aussi par Paris.

L'Inde, elle, a obtenu un avis favorable pour le magique Rani-ki-Vav, ou "Puits à degrés de la Reine", sur les rives de la Saravasti, à Patan (Gujarat).

"Conçu comme un temple inversé soulignant la caractère sacré de l'eau", il est divisé sous terre en sept niveaux d'escaliers et panneaux sculptés et possède "un caractère esthétique unique", selon les experts.

Certaines candidatures ont été présentés comme sites culturels comme le paysage viticole du Piémont: Langhe-Roero et Monferrato, en Italie, d'autres comme biens naturels: les Falaises de Stevns au Danemark ou le Delta de l'Okavango, au Botswana.

Mais le Comité, dont les travaux sont prévus jusqu'au 25 juin, a bien l'intention de lancer quelques avertissements.

Le placement sur la liste des sites en péril du palais de Westminster, siège du Parlement britannique menacé par des projets de construction, pourrait faire à Londres l'effet d'une bombe.

Le projet de décision considère que la mise en oeuvre du projet d'aménagement d'Elizabeth House, dans le cadre immédiat de Westminster, "constitue une menace potentielle pour la valeur universelle du bien et que le bien est en péril".

L'Australie, menacée également de se retrouver sur la liste des sites en péril, devrait bénéficier d'un sursis dans l'affaire de la Grande barrière de corail, en vertu des "progrès accomplis" dans l'amélioration de la qualité de l'eau.

Mais elle pourrait se voir refuser l'autorisation de déclasser une partie des forêts en Tasmanie. L'Icomos, conseil du Comité, a recommandé que cette demande "ne soit pas approuvée".

Les sites proposés ont été examinés par deux organes consultatifs qui transmettent leurs recommandations d'inscription ou non au comité, composé de représentants de 21 pays élus pour six ans.

Ces décisions ont un fort enjeu économique car le classement d'un site peut faciliter le déblocage d'aides pour la préservation et entraîner une hausse de la fréquentation touristique.

Le comité peut s'affranchir des recommandations, comme cela l'avait été le cas pour l'inscription de la Basilique de la Nativité à Bethléem en 2012.

Les Palestiniens ont cette fois-ci présenté, pour un traitement "en urgence", la candidature de Battir, paysage culturel du sud de Jérusalem, terre des oliviers et des vignes.

Le projet de décision recommande toutefois de "ne pas inscrire" ce site, jugeant qu'il n'est pas "incontestablement de valeur universelle exceptionnelle". La Palestine, elle, fait valoir que ce paysage est menacé par la construction à proximité, par Israël, d'un mur de séparation.

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