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Le Sommet du G77 + Chine, feuille de route pour un monde plus juste

Le Sommet du G77 + Chine, feuille de route pour un monde plus juste

Le sommet du G77 + Chine a lancé le défi dimanche de mettre sur pied un nouvel ordre mondial plus juste fondé sur une vision différente du développement selon laquelle les pays du Sud maitriseraient leurs ressources naturelles et vivraient en harmonie avec la planète.

"En tant que groupe le plus vaste de pays des Nations unies, le G77 joue un rôle fondamental" pour atteindre les objectifs du Millénaire à l'horizon 2015, a affirmé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki moon, qui préside les travaux de ce sommet.

"Le destin de milliers de pauvres et l'état de la planète dépendent du succès de notre travail", a-t-il dit.

Rappelant que l'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine, qui composent le G77 "représentent 77% de la population mondiale, mais aussi 43% de l'économie mondiale", le président bolivien Evo Morales, hôte de la rencontre en tant qu'actuel président de l'organisation, a insisté sur la nécessité de "prendre des mesures immédiates".

La rencontre de Santa Cruz marque le 50e anniversaire de la création de l'organisation, qui compte désormais 133 Etats contre 77 à sa création en 1964 à Genève.

Une déclaration finale doit être ratifiée dimanche soir à l'issue de cette réunion de près de 110 délégations où une quinzaine de chefs d'Etat sont présents.

Le texte devrait porter essentiellement sur les objectifs du Millénaire de l'ONU, recouvrant notamment la réduction de l'extrême pauvreté et de la mortalité infantile, l'accès à l'éducation, l'égalité des sexes, et la mise en oeuvre du développement durable.

Evo Morales a établi une feuille de route en neuf points "pour une fraternité planétaire des peuples", recommandant notamment la disparition du Conseil de Sécurité de l'ONU, la création d'une Banque du Sud se substituant au FMI, l'intégration de la Russie au G77 + Chine, la création d'une alliance scientifique, technologique et culturelle.

M. Morales, premier chef d'Etat amérindien de Bolivie, un des pays les plus pauvres d'Amérique latine, a également évoqué "la nécessité d'organismes internationaux qui éliminent les hiérarchies mondiales".

"Nous, peuples du Sud sommes l'avenir du monde", a-t-il asséné.

Le président uruguayen José Mujica a estimé pour sa part qu'il n'était "plus possible de cautionner cette civilisation du gaspillage, qui affecte la vie même de la planète".

"Un autre monde est possible", s'est exclamé M. Mujica, 79 ans, et ex-guérillero du mouvement Tupamaros.

Le président du Venezuela, Nicolás Maduro, a quant à lui, demandé au G77 d'"incorporer plus de pays dans les projets visant à la libération de la communication et des médias".

Il a à cet égard annoncé que la Vénézuélienne Telesur allait lancer une chaîne de télévision en anglais, tandis qu'Evo Morales a réclamé des chaines en quecha et en aymara pour les pays andins.

Après la "photo de famille", les participants au Sommet poursuivront les débats à huis clos toute la journée avant une conférence de presse finale du président Morales.

Parmi les grands absents au sommet, figurent les présidentes du Brésil, Dilma Rousseff, et du Chili, Michelle Bachelet - à l'heure où Santiago et La Paz ont des relations tendues en raison du différend maritime qui les oppose -, ainsi que leur homologue colombien Juan Manuel Santos.

Le président chinois Xi Jinping était pour sa part représenté par le vice-président de l'Assemblée Populaire de Chine Chen Zhu.

Ces dernières années, la Chine est devenue le deuxième partenaire commercial de nombreux pays de la région et le premier du Brésil en 2009, devant les Etats-Unis, notamment avec l'achat en masse de matières premières et la vente de ses produits manufacturés.

Selon un récent rapport, la Chine a octroyé pour plus de 100 milliards de dollars de prêts aux pays latino-américains entre 2005 et 2013.

ms/bds

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