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Le Premier ministre chinois attendu à Athènes qui convoite les investisseurs

Le Premier ministre chinois attendu à Athènes qui convoite les investisseurs

Le Premier ministre chinois Li Keqiang entamera jeudi la première visite en Grèce d'un responsable chinois depuis le début de la crise, attestant de l'intérêt croissant de Pékin pour un pays souvent perçu comme la porte du commerce vers l'Europe.

La percée chinoise entamée il y a six ans avec la cession au géant Cosco de deux terminaux du port du Pirée, le premier port grec, situé près d'Athènes, ne se dément pas. Cosco est aujourd'hui pressenti pour l'achat des 67% de participation dans la société du port qui figure sur la liste des compagnies grecques privatisables.

Au Pirée, "c'est la première fois qu'un groupe chinois a obtenu une concession à long terme dans un port européen", a rappelé à Pékin le vice-ministre des Affaires étrangères Wang Chao en préambule de cette visite européenne qui conduira également le Premier ministre au Royaume-Uni.

Cette concession s'est révélée satisfaisante, selon M. Wang Chao, précisant que la présence chinoise a également "contribué à promouvoir l'économie locale et l'emploi" dans une Grèce qui cherche à se relever d'une profonde dépression économique.

Le dernier déplacement d'un haut responsable chinois en Grèce -l'ex Premier ministre Wen Jiabao- remonte à 2010, au début de la crise grecque.

Au programme de la visite de Li Keqiang: la signature d'accords pour un montant de "8,8 milliards de dollars" (6,5 milliards d'euros) dans le domaine financier, de la marine marchande et des exportations, selon la chambre de commerce greco-chinoise d'Athènes.

A l'image du Pirée, une douzaine de ports et des aéroports régionaux ont été mis en vente par Athènes pour respecter les engagements du pays, sous assistance financière internationale, vis-à-vis de ses bailleurs de fonds UE-BCE-FMI.

L'aéroport de Kasteli et le port de Thymbaki en Crète (sud), où devrait se rendre Li Keqiang, sont cités parmi les biens intéressant les investisseurs chinois.

Ces derniers étaient présents en nombre, début juin, au salon des armateurs Posidonia près d'Athènes, l'une des plus grandes foires mondiales de la marine marchande.

Dans ce secteur où les armateurs grecs ont retrouvé cette année la première place avec le plus grand tonnage au monde devant les Japonais, selon la compagnie Clarkson, la Chine est également un partenaire indispensable: c'est là-bas que sont construits de nombreux bateaux.

"Pour la Chine, les armateurs grecs sont les plus gros clients, l'un des plus importants marchés pour la construction navale", a indiqué à l'AFP Bill Chen, vice-président du bureau de Veritas à Shanghaï.

Frappée par la crise des banques en 2008 et celle de la dette deux ans plus tard, l'industrie maritime grecque "n'a commencé à reprendre qu'en 2013 avec une hausse significative des commandes", rappelle Georges Logothetis, de la société financière maritime grecque Moundréas.

Avec 3.669 navires de plus de 1.000 tonneaux de jauge brute (tjb), les armateurs grecs détiennent 16,6% du tonnage total mondial en tonnes de port en lourd (tpl) et 46,7% de la flotte européenne en tjb.

"La marine marchande est parmi les premiers secteurs à être frappée par la crise mais le premier à en sortir", estime Dimitris Koulouris de la société Moundréas.

Pour Daniel Park, directeur général du bureau en Europe de la société coréenne Panasia, "l'industrie reprend doucement, il y a une hausse de 10% des commandes en Chine et au Japon en 2013".

"Le développement de l'industrie maritime et les moyens de la rendre plus efficace profitent à la fois à la Grèce et la Chine (...) nos chantiers ont une grande capacité actuellement", relève Jack Chou, responsable de la société Merchant Ship design and research à Shanghaï.

"La Grèce a l'expérience mais les Chinois peuvent contribuer à la commercialisation des marchandises vers l'Europe via le port du Pirée", ajoute-t-il.

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