La grève des cheminots français contre un projet de réforme ferroviaire a été reconduite pour un sixième jour sans qu'une aucune sortie de crise ne s'esquisse, le gouvernement refusant de céder à deux jours de l'examen du texte à l'Assemblée.
"La grève est reconduite sur l'ensemble du territoire à l'issue des votes des assemblées générales", a assuré dimanche à l'AFP la Fédération cheminots de la CGT, premier syndicat à la SNCF (Société nationale des chemins de fer).
Les appels à la fin de la grève s'étaient pourtant multipliés ces derniers jours, face au risque de perturbation des épreuves du baccalauréat qui débutent lundi partout en France pour près de 700.000 lycéens.
Tout au long du week-end, le trafic est resté perturbé avec en moyenne un train sur deux sur les grandes lignes.
Pour lundi, la direction de la compagnie française de chemins de fer SNCF a prévu un dispositif d'exception et mobilisé 10.000 de ses agents pour assurer l'acheminement des candidats au baccalauréat vers leurs centres d'examen.
Dimanche, le gouvernement a exclu un report de la réforme. "Il n'y aucune raison" de reporter la réforme ferroviaire, car il s'agit d'une "réforme de bon sens (...) négociée avec les syndicats", a déclaré dimanche le ministre du Budget Michel Sapin sur la radio Europe 1.
Destiné à stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d'euros) et à préparer son ouverture totale à la concurrence, le texte prévoit notamment de regrouper la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau.
Interrogé sur la possibilité pour le gouvernement de "lâcher du lest", le ministre a répondu par la négative. "Il faut comprendre, il faut expliquer, mais certainement pas lâcher", a dit M. Sapin.
"Le texte est déposé depuis deux mois à l'Assemblée nationale pour être discuté, et il le sera, c'est de l'intérêt de tout le monde. Et je pense que l'intérêt de ceux qui aujourd'hui prônent la grève, c'est de savoir arrêter la grève", a martelé ce proche du président François Hollande.
Vendredi, le Premier ministre, Manuel Valls, avait déjà appelé les syndicats à arrêter la grève, la plus longue enregistrée à la SNCF depuis 2010. Le conflit avait alors duré deux semaines et était lié à la réforme du fret.
Si, selon la direction de la SNCF, la mobilisation des grévistes a faibli au fil de la semaine, les perturbations restent fortes sur le réseau avec en moyenne un train sur deux sur les grandes lignes, l'axe TGV Sud-Est étant plus touché. En région parisienne, seul un train régional sur trois est prévu.
En revanche, le trafic est normal vers la Grande-Bretagne, la Belgique et l'Allemagne. Un train sur deux devrait circuler vers l'Italie et un sur trois vers l'Espagne.
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