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"Au fil d'Ariane", une fantaisie signée Robert Guédiguian

"Au fil d'Ariane", une fantaisie signée Robert Guédiguian

"Au fil d'Ariane" du Français Robert Guédiguian est un conte plein de fantaisie, de poésie et d'humanité dans lequel il rend hommage à sa ville de Marseille (sud), à ses comédiens fétiches mais aussi à la littérature, au théâtre et au cinéma.

Le jour de son anniversaire, Ariane (Ariane Ascaride) est seule dans son appartement propret. Elle attend visiblement du monde: la table est couverte de gâteaux.

Les bougies sont même prêtes à être soufflées mais les invités se décommandent un à un, y compris ses enfants.

Alors Ariane décide de prendre sa voiture et de rouler sans but particulier. Le début d'une série de rencontres et d'aventures qui vont s'enchaîner les unes après les autres dans une totale liberté "avec une envie pressante de lâcher prise", explique le réalisateur Robert Guédiguian dans les notes du film.

Dans ce conte, en salles mercredi en France et en Suisse et mi-juillet en Grèce, il est question des tracas du quotidien, de la vie, de la mort, de l'amour, de fraternité et même de la "fureur dévastatrice du libéralisme", comme le clame un des personnages haut en couleurs.

Ce nouvel opus se place aussi du côté du rêve qui est "quand même une invitation à réinventer une fraternité qui soit universelle", raconte encore le cinéaste.

"Les fraternités qui existent aujourd'hui ne le sont plus (...) Je continue à penser que pour qu'il y ait un monde nouveau, il faut d'abord rêver", affirme-t-il.

L'auteur de "Marie-Jo et ses deux amours" ou de "Marius et Jeannette" plante sa caméra dans des lieux qu'il connaît bien comme la calanque de Ponteau ou le Frioul.

Un restaurant de bord de mer qui abrite une tortue bavarde (grâce à la voix de Judith Magre) devient un nouveau lieu de rassemblement pour une bande à la fois hétéroclite et familière.

Ariane Ascaride se retrouve pour la 16e fois devant la caméra de son compagnon qui a voulu ici faire ressortir son côté "clown", parfois plus triste que joyeux luron.

Jacques Boudet, autre compagnon de route de Guédiguian, se retrouve à philosopher dans la langue de Shakespeare, ce qui, avec l'accent marseillais, prend une dimension totalement ludique.

Gérard Meylan, en patron de restaurant qui vivote grâce aux cars de personnes âgées, retrouve encore le sourire grâce à Ariane Ascaride. Sans oublier Jean-Pierre Darroussin, en chauffeur de taxi râleur et généreux.

Anais Demoustier, omniprésente sur les écrans en ce moment ("Bird people", "La ritournelle", "Situation amoureuse: c'est compliqué"...) intègre pour la deuxième fois la bande à Guédiguian après "Les neiges du Kilimandjaro" (2011) tout comme Adrien Jolivet.

Un drôle de personnage fait en revanche son apparition, un gardien de zoo à la retraite hanté par ses pensionnaires et incarné par un nouveau venu dans la bande marseillaise, Youssouf Djaoro.

Robert Guédiguian avoue avoir truffé son film de "révérences", terme qu'il préfère à celui de références. "On est pétri de toutes les choses qu'on a lues dans les livres ou vues au cinéma, au théâtre, dans les musées, partout", dit le cinéaste qui signe un nouvel opus très personnel.

Alors, le spectateur reconnaîtra (ou pas) au fil des scènes les clins d'oeil à Pier Paolo Pasolini, Anton Tchekhov, Louis Aragon, Jean Ferrat mais aussi Federico Fellini ou Bob Fosse.

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