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Turquie: une des meneuses de la fronde de 2013 dénonce à la barre des accusations "ridicules"

Turquie: une des meneuses de la fronde de 2013 dénonce à la barre des accusations "ridicules"

L'une des accusés du procès des meneurs de la fronde antigouvernementale de juin 2013, l'architecte Mücella Yapici, a plaidé son acquittement en jugeant "ridicules" les charges pesant contre elle, jeudi au premier jour de son procès.

"Vous ne pouvez pas créer une +organisation criminelle+ simplement en disant +je suis contre un centre commercial+. C'est une charge totalement ridicule", a déclaré Mme Yapici, 63 ans, qui risque jusqu'à trente ans de prison.

"Il n'y a eu aucune organisation criminelle ni violation des lois sur les manifestations, mais simplement un collectif qui a rassemblé des groupes issus de la société civile et appelé au respect de la loi", a-t-elle poursuivi à la barre.

"Nous sommes tellement dans notre droit que nous avons engagé un mouvement de résistance qui est devenu exemplaire dans le monde entier et resté totalement pacifique", a poursuivi la responsable de la chambre des architectes d'Istanbul.

"Si nous sommes une organisation criminelle, quel type d'organisation constitue la police, qui a tué douze de nos enfants et blessé notre jeunesse ?", a demandé l'accusé.

"Nous avons juste fait de notre mieux pour empêcher un plan d'aménagement urbain contraire à toutes les règles scientifiques et éthiques", a-t-elle insisté, "mais le Premier ministre (Recep Tayyip Erdogan) s'est cru au-dessus des lois".

Sans précédent depuis l'arrivée du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir en 2002, ce mouvement de contestation a débuté fin mai 2013 par la mobilisation d'une poignée de militants écologistes opposés à la destruction du désormais fameux parc Gezi, en lisière de l'emblématique place Taksim d'Istanbul.

Après une violente intervention des forces de l'ordre le 31 mai à l'aube, ce combat s'est transformé en une vague de contestation politique sans précédent contre la dérive jugée autoritaire et islamiste de M. Erdogan.

Pendant trois semaines, plus de 3,5 millions de Turcs ont défilé dans une centaine de villes du pays, lors de manifestations sévèrement réprimées par les forces de l'ordre qui se sont soldées par au moins 8 morts, plus de 8.000 blessés et des milliers d'arrestations.

dg-pa/ros

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