Le Cameroun, à peine remis du rocambolesque épisode des primes, et le Mexique s'affrontent vendredi à Natal pour se faire une place dans un groupe A, où la présence du Brésil implique un probable match à trois avec la Croatie.
Puisqu'il est à peu près inconcevable que la Seleçao tombe dès les poules de "son" Mondial, il n'y aura vraisemblablement qu'un ticket à prendre pour Croates, Mexicains et Camerounais et l'affaire semble très ouverte.
Les Camerounais ont pourtant terminé leur préparation de façon chaotique avec une nouvelle affaire de primes, sujet qui complique de façon récurrente les relations entre les Lions Indomptables et leur fédération.
Mécontents que leurs dirigeants ne tiennent pas leurs promesses, ils ne sont ainsi arrivés à Rio de Janeiro que lundi matin avec près de 24h00 de retard sur le programme initial. Ils ont ensuite rejoint Vitoria (sud-est), où se situe leur camp de base.
"Les joueurs devaient partir dimanche matin, mais ils n'ont pas voulu le faire parce qu'il y avait un problème de prime. Jusqu'à samedi, le gouvernement leur avait proposé 50 millions (de Francs CFA, soit 76.000 euros) de prime de participation, mais ils en voulaient plus", avait expliqué dimanche à l'AFP un responsable de la Fédération camerounaise de football sous couvert d'anonymat.
Auparavant, les joueurs avaient même organisé une grève de l'entraînement lors de leur stage en Autriche, y mettant un terme avant un match amical plutôt rassurant contre l'Allemagne (2-2).
Avant le tournoi, Claude Le Roy, ancien sélectionneur des Lions, avait mis en avant lors d'un entretien avec l'AFP la "kyrielle de bons joueurs" et "les grands qualités" de l'équipe du Cameroun.
"Mais il faut que le mot solidarité prenne tout son sens et que l'intérêt collectif passe avant l'intérêt individuel", avait-il ajouté.
Peut-être justement que cet épisode aura permis de souder un groupe qui effectivement ne manque pas de talent, avec la charnière Chedjou-Nkoulou, le latéral Bedimo, le milieu barcelonais Song ou les attaquants Aboubakar et bien sûr Eto'o.
Malgré une saison en dents de scie avec Chelsea, Eto'o est "un joueur qui reste magique" selon Didier Six, ancien sélectionneur du Togo. "Sur un tournoi comme le Mondial, avoir un joueur pareil ça compte", a dit à l'AFP l'ex-attaquant de l'équipe de France.
Le Mexique, de son côté, ambitionne de faire au moins aussi bien que d'habitude -il reste sur cinq 8e de finale consécutifs-, mais ses résultats récents n'incitent pas à un fol optimisme.
Seulement quatrièmes du tour final de qualification en zone Concacaf (derrière les Etats-Unis, le Honduras et le Costa Rica), les Mexicains ont dû passer par un barrage facilement remporté face à la Nouvelle-Zélande pour voir le Brésil.
Auparavant, ils n'avaient dû leur survie qu'à une victoire décrochée dans le temps additionnel par leur grand rival américain contre le Panama (3-2).
Au Brésil, "El Tri", toujours privé de Carlos Vela, probablement son plus grand talent mais qui refuse de jouer en sélection, s'appuiera sur une défense expérimentée, organisée autour de Moreno et de l'inusable Rafael Marquez (35 ans).
En attaque, le sélectionneur Miguel Herrera a choisi de titulariser Giovani Dos Santos et Oribe Peralta.
Javier "Chicharito" Hernandez, le "petit pois", qui reste sur une très pénible saison avec Manchester United, avec seulement quatre buts en 24 matches de championnat, dont six petites titularisations, restera sur le banc.
"Chicharito est un joueur exemplaire qui en plus a toujours du flair devant", a pourtant rassuré son sélectionneur Miguel Herrera.
Lors du Mondial-2010, juste avant de rejoindre MU et d'y exploser, Chicharito avait inscrit deux buts. Son pays attend de lui au moins aussi bien cette année.
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