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Mondial-2014: le grand jour du Brésil, sur fond de grèves et manifestations

Mondial-2014: le grand jour du Brésil, sur fond de grèves et manifestations

Le Brésil, "LE" pays du football, donne jeudi le coup d'envoi du Mondial sur fond de grèves et de manifestations qui pourraient perturber le plus grand événement sportif de la planète avec les jeux Olympiques.

Plus d'un milliard de téléspectateurs répartis dans 200 pays suivront la cérémonie d'ouverture, prévue à 15H14 locales (18H14 GMT), pour environ 25 minutes, juste avant le match inaugural Brésil-Croatie à Sao Paulo à 20H00 GMT.

Dans la matinée, le pape François a appelé de ses voeux "une fête de solidarité entre les peuples" et aux respects mutuels des joueurs et supporters dans un message en portugais à destination des médias brésiliens.

"Personne ne gagne seul, sur le terrain comme dans la vie!", a-t-il clamé.

Ce Mondial constitue un défi immense pour le Brésil. Ce pays émergent de 200 millions d'habitants, grand comme 14 fois la France, devra démontrer qu'il est capable d'organiser un événement sportif majeur, quatre ans après le succès du Mondial en Afrique du Sud.

Les organisateurs devront lever les premiers doutes dès l'arrivée des spectateurs dans l'Arena Corinthians de Sao Paulo. Construit dans le quartier populaire d'Itaquera, ce stade symbolise les soubresauts traversés depuis la désignation du pays en 2007.

L'arène, dont la livraison à la Fifa était initialement prévue en décembre 2013, est à peine terminée. La construction a été interrompue à de multiples reprises et trois personnes sont mortes au cours de ce chantier interminable.

Le match d'ouverture du Mondial servira de "test" à pleine capacité, dans des domaines aussi cruciaux que la circulation et l'orientation des flux de spectateurs (61.600), l'accès des équipes dans un environnement saturé ou la sécurité...

Les organisateurs ne devraient pas être confrontés à des problèmes d'acheminement des spectateurs, puisque les employés du métro de Sao Paulo, qui menaçaient de reprendre leur grève interrompue lundi soir, ont finalement levé le mouvement à vingt-quatre heures du match.

Le premier mouvement, qui avait duré cinq jours, avait provoqué des embouteillages monstre dans la mégapole de 20 millions d'habitants, déjà saturée de gaz d'échappement en temps normal.

Seule ombre au tableau à Sao Paulo, un petit rassemblement d'anti-Mondial est programmé près de la station de métro Carrao, sur le trajet qui mène à Itaquera, le quartier du stade Arena Corinthians. La police y a déployé une cinquantaine de policiers dans la matinée, a constaté un journaliste de l'AFP.

La tension sociale s'est reportée sur Rio, confrontée à une grève partielle de 24 heures dans les aéroports, alors que la plupart des supporteurs attendus pour la grande fête du foot doivent atterrir ou transiter par la ville.

D'autres mouvements sociaux se lèvent ça et là, comme la grève des bus à Natal (nord-est), laissant planer la menace d'une réédition des manifestations historiques qui avaient enflammé le Brésil en juin 2013 en pleine Coupe des Confédérations, la répétition grandeur nature du Mondial.

Un peu partout, les appels à manifester dès jeudi contre le coût du Mondial (11 milliards de dollars) se répandent dans neuf des 12 villes hôtes par le biais des réseaux sociaux.

Deux manifestations sont prévues à Rio de Janeiro, l'une dans le centre le matin, l'autre sur la plage de Copacabana dans l'après-midi, non loin du fan-fest de la Fifa.

Dans un pays où le football est considéré comme une véritable religion, les Brésiliens attendent de belles victoires de la "Seleçao" locale, dirigée par le débonnaire Luiz Felipe Scolari, qui avait largement contribué à coudre une 5e étoile sur le maillot auriverde en 2002, avec la génération Ronaldo.

Celui que l'on surnomme "Felipao", soutenu par 68% des Brésiliens, a enfilé les habits de prêcheur. "A tous les Brésiliens, je veux dire que l'heure est arrivée. Nous sommes tous ensemble. C'est notre Coupe du monde", a-t-il lancé lors de la conférence de presse d'avant-match mercredi soir.

Jeudi matin, tous les médias étaient sur le pied de guerre et la "Copa do Mundo" était sur toutes les lèvres.

"L'heure est venue", titrait notamment le grand quotidien O Globo, alors que le journal sportif Lance! clamait "Nous sommes tous le Brésil". De son côté, Folha de Sao Paulo pointait "Une Seleçao en forme et une organisation en berne".

A Sao Paulo, ville hôte du match inaugural, la journée a été décrétée fériée par la municipalité. Ce férié "facultatif" semblait bien suivi par la population et la circulation, d'ordinaire chaotique, était plus fluide que d'habitude dans le centre-ville.

Dans le centre d'affaires de Rio, de nombreux employés avaient troqué chemises et tailleurs habituels contre les tenues aux couleurs auriverde, et de nombreuses voitures et taxis arboraient de petits drapeaux verts, jaune et bleu.

Une victoire face à la Croatie permettrait à la Seleçao d'entamer de manière idéale son Mondial, et surtout d'éviter le spectre d'un match "à la vie, à la mort" face à l'Espagne ou aux Pays-Bas, dès les huitièmes de finale.

Une victoire permettrait aussi de donner un élan au Mondial en faisant se lever une vague d'enthousiasme dans tout le Brésil, après les polémiques sur l'attribution du Mondial-2022 au Qatar et les histoires de gros sous qui ont pollué le Congrès de la Fifa au cours des dernières 48 heures à Sao Paulo.

bur-ag/dhe

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