Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le roi d'Espagne Juan Carlos, grand absent à la prestation de serment de Felipe

Le roi d'Espagne Juan Carlos, grand absent à la prestation de serment de Felipe

En l'absence de son père Juan Carlos, le futur roi d'Espagne Felipe VI se prépare à prêter serment le 19 juin devant le Parlement, lors d'une sobre cérémonie et en l'absence d'invités étrangers, avant de saluer les Madrilènes depuis le balcon du Palais Royal.

Après près de 39 ans d'un règne dont les dernières années ont été marquées par de multiples ennuis de santé et des scandales, le roi d'Espagne, âgé de 76 ans, a annoncé le 2 juin sa décision d'abdiquer.

Une délicate succession s'est alors enclenchée pour le prince Felipe: à 46 ans, le futur roi échappe jusqu'à présent à la chute de popularité qui frappe son père, mais aura la lourde tâche de redorer l'image de la monarchie, à l'heure où la crise économique et sociale a entraîné chez les Espagnols une perte de confiance dans leurs institutions.

Après le vote mercredi par les députés, puis par les sénateurs le 17 juin, de la loi permettant l'abdication de Juan Carlos, Felipe VI prêtera serment le 19 au Congrès des députés, devant les deux chambres du Parlement réunies et les plus hauts représentants de l'Etat et des régions espagnoles.

A l'inverse de l'investiture de Juan Carlos, le 22 novembre 1975, qui avait marqué le premier pas vers le retour à la démocratie, deux jours après la mort du dictateur Francisco Franco, la cérémonie se déroulera en l'absence d'invités étrangers, et ne sera suivie d'aucune célébration religieuse.

La prestation de serment, puis le premier discours de Felipe VI sur une estrade drapée d'une tenture bordeaux, précèderont un défilé militaire aux portes du Congrès, avant que le nouveau couple royal ne traverse le centre de Madrid en voiture pour rejoindre le Palais royal, où une réception est prévue.

La Maison royale a voulu "écouter le pays, qui n'est pas prêt pour de grandes cérémonies, mais il ne s'agit pas non plus d'organiser une investiture clandestine", souligne José Apazarena, biographe du prince.

Le grand absent dans le décor solennel de l'hémicycle sera Juan Carlos, qui, a fait savoir jeudi la Maison Royale, "n'assistera pas à la cérémonie afin de donner un plus grand rôle au nouveau roi".

Juan Carlos doit en revanche accompagner Felipe VI et la nouvelle reine Letizia lorsqu'ils salueront les Madrilènes, un peu plus tard, depuis le balcon du Palais Royal.

A la prestation de serment assisteront les deux filles de Felipe et Letizia: Leonor, qui à huit ans deviendra la plus jeune princesse héritière d'Europe lorsque son père lui transmettra ses titres, dont celui de princesse des Asturies, et sa petite soeur Sofia, âgée de 7 ans.

Seront là également la reine Sofia, l'infante Elena, soeur aînée de Felipe, ainsi que les deux soeurs de Juan Carlos, Pilar et Margarita.

En revanche,l'infante Cristina, la seconde fille de Juan Carlos, sera absente car inculpée de fraude fiscale et blanchiment d'argent dans l'enquête pour corruption visant son époux, Iñaki Urdangarin, et désormais écartée des activités officielles de la famille.

Cette journée sera placée sous haute surveillance policière, le niveau d'alerte anti-terroriste ayant été élevé d'un cran, de 2 à 3 sur une échelle de 4. Des milliers de policiers, des unités de sécurité spéciales et de réserve seront mobilisés.

Les forces armées participeront également au dispositif, en assurant une couverture aérienne, tandis que la sécurité de la Chambre des députés, du Palais royal et des itinéraires prévus sera renforcée.

Quelques jours plus tard, Felipe VI et Letizia, une ancienne journaliste de télévision qui devient la première reine d'Espagne à ne pas être issue de la noblesse, doivent partir pour leur première tournée de souverains à travers l'Espagne, puis à l'étranger. La France, le Portugal et le Maroc devraient être parmi leurs premières destinations.

Mais un dossier brûlant attend aussi Felipe, celui du séparatisme catalan, à cinq mois du référendum sur l'indépendance que les nationalistes de cette région du nord-est de l'Espagne veulent organiser le 9 novembre.

sg/elc/gg

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.