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Le Kivu, au coeur des tensions dans la région des Grands Lacs

Le Kivu, au coeur des tensions dans la région des Grands Lacs

La région du Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, territoire convoité pour ses énormes ressources minières, constitue le principal foyer de conflits du pays et de tensions dans la région des Grands Lacs africains.

Frontalier du Rwanda, du Burundi, de l'Ouganda et de la Tanzanie, le Kivu s'est trouvé au coeur des tragédies de la région: rivalités communautaires et politiques, conflits fonciers meurtriers, exode massif de réfugiés hutu rwandais en 1994 (près d'un million) après le génocide antitutsi, présence de miliciens hutu rwandais génocidaires, de rebelles burundais et ougandais, de milices tribales.

La région, composée des provinces des Nord et Sud-Kivu, est riche en ressources naturelles, principalement minières comme l'or, le coltan ou la cassitérite (minerais d'étain) particulièrement recherchés dans l'industrie des télécoms, mais aussi agricoles.

Les tensions sont très fortes dans le Kivu, où se sont installées progressivement, depuis le XVIIIe siècle, d'importantes communautés issues de vagues successives d'émigration de Tutsi et Hutu venus du Rwanda.

Au début des années 1980, le régime de Mobutu Sese Seko a instrumentalisé la question de la nationalité pour marginaliser ces populations d'origine rwandaise.

Les guerres de 1996-1997 et de 1998-2003, qui ont impliqué jusqu'à sept pays africains sur le sol congolais, ont commencé dans le Kivu. Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, est à chaque fois devenue la capitale de la zone tombée sous contrôle de rébellions soutenues par le Rwanda, dont celle de 1996 a abouti à la chute de Mobutu en mai 97.

Au cours de ces deux guerres régionales, puis dans le cadre d'opérations conjointes avec le régime de Kinshasa à la fin des années 2000, le Rwanda a envoyé des troupes dans l'Est congolais, officiellement pour assurer la sécurité de son propre régime, en pourchassant des rebelles hutu rwandais considérés comme des génocidaires et regroupés au sein des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

En 2007 et 2008, le Nord-Kivu a été le théâtre d'affrontements entre l'armée et des soldats insurgés ralliés à l'ex-général tutsi congolais Laurent Nkunda. A la tête de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), soutenue par le Rwanda, M. Nkunda a mis en déroute l'armée dans le Nord-Kivu en 2008 et menacé de prendre Goma. Début 2009, à la suite d'un retournement d'alliance, les armées congolaise et rwandaise ont lancé une opération sans précédent contre les rebelles des FDLR, alors que Nkunda était arrêté au Rwanda.

D'avril-mai 2012 à novembre 2013, l'armée congolaise a combattu une nouvelle rébellion, le Mouvement du 23 mars, formé d'anciens rebelles (essentiellement CNDP) qui avaient été réintégrés dans l'armée aux termes d'un accord de paix.

Des experts de l'ONU ont accusé régulièrement le Rwanda et l'Ouganda de soutenir le M23, ce que ces deux pays ont toujours démenti.

Les M23 a été vaincu en novembre 2013, mais des dizaines de groupes armés continuent de sévir dans les deux Kivus, profitant de la faiblesse de l'Etat congolais.

Celui-ci, soutenu par la brigade d'intervention de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) a porté de gros coups depuis le début de l'année aux rebelles ougandais de l'Alliance des forces démocratiques (ADF) présents dans le nord du Nord-Kivu.

Depuis la fin du mois de mai, les FDLR ont amorcé un processus de désarmement volontaire, que Kinshasa, la RDC et les Occidentaux attendent de juger sur leurs actes.

acm/mj/jmc

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