La justice française a renvoyé jeudi au 18 septembre l'examen de la demande d'extradition vers la Russie de l'ancien ministre des Finances de la région de Moscou, Alexeï Kouznetsov, soupçonné de malversations financières dans l'exercice de ses fonctions.
Le 16 janvier dernier, la cour d'appel d'Aix-en-Provence (sud) avait rendu un avis favorable à cette extradition, rejetant les arguments des avocats de la défense qui dénonçaient des motivations politiques ainsi que des conditions de détention et d'équité de jugement en Russie inacceptables.
Ils avaient saisi la Cour de Cassation qui, le 9 avril, annulait l'arrêt de la chambre de l'instruction d'Aix-en-Provence et renvoyait le dossier à Lyon.
Jeudi, à la demande de la défense, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon (centre) a renvoyé l'examen de l'affaire sur le fond au 18 septembre, a expliqué Me Grégoire Rincourt, l'un des avocats de l'ex-ministre.
Alexeï Kouznetsov, âgé d'une cinquantaine d'années, est écroué à la maison d'arrêt de Luynes, près d'Aix-en-Provence, depuis son interpellation par la police judiciaire début juillet 2013 à Gassin près de Saint-Tropez, sur la Côte d'Azur.
Les autorités russes l'accusent d'avoir commis entre 2005 et 2008, en tant que ministre de la région de Moscou, des détournements en passant "de faux contrats", et d'avoir commis ces faits en "bande organisée", avec l'aide de deux banquiers russes, de sa femme et de sa soeur.
"Sur le fond, c'est un dossier monté de toutes pièces contre lui. Les faits ne sont pas établis. Et vu l'état actuel du système judiciaire russe, il ne pourra bénéficier d'un procès équitable, sans parler des conditions de détention", estime Me Rincourt.
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