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L'UEFA, caillou dans la chaussure de Blatter

L'UEFA, caillou dans la chaussure de Blatter

La campagne du président de la Fifa Joseph Blatter, préparant le terrain pour annoncer sa candidature à un 5e mandat, avait des allures de promenade de santé, jusqu'a ce mardi, où l'UEFA est devenu un caillou dans sa chaussure.

Avant chaque Congrès de la Fifa, les six Confédérations (Asie, Afrique, Europe, Amérique du Sud, Amérique du Nord/Centrale/Caraïbes et Océanie) se réunissent en interne, et le président de la Fifa vient s'adresser à elles.

Cette fois, cette tournée avant le Congrès de mercredi à Sao Paulo, avait une tonalité particulière, puisque M. Blatter ne cache plus son souhait d'un 5e mandat, même s'il ne s'est pas déclaré officiellement candidat.

"J'ai le feu sacré", avait-il lancé lundi devant les Africains, récoltant une standing ovation. La salve d'applaudissements résonna autant devant les Asiatiques.

La réception a été beaucoup plus froide à l'UEFA mardi matin, comme le raconte Michael Van Praag, président de la fédération néerlandaise de foot.

"M. Blatter nous a dit au micro qu'il avait changé d'avis, comme tout être humain a droit de faire, il a confirmé qu'il avait bien dit (en 2011) que ce serait son dernier mandat, mais qu'il avait changé d'avis", a d'abord confié M. Van Praag, à l'issue du meeting UEFA dans un hôtel du centre de Sao Paulo.

"J'ai dit alors au micro: +je vous aime beaucoup, vous connaissez ma femme (rires), n'y voyez rien de personnel, mais la réputation de la Fifa est aujourd'hui indissociable de la corruption, la Fifa a un président, vous êtes responsable, vous ne devriez pas vous représenter, ce n'est pas bon pour la Fifa".

"Je n'étais pas à la réunion de la Confédération africaine, ni à celle de l'Asie, mais, cette fois, devant l'UEFA, il n'a pas eu d'ovation", a assuré Van Praag.

Et qu'a répondu Blatter ? "Il a dit +je ne vais pas démissionner aujourd'hui+, il a interprété mes paroles croyant que je lui intimais de démissionner, mais ce n'étaient pas mes mots", a raconté le Néerlandais.

Plus tard dans la soirée, lors de la cérémonie d'ouverture du Congrès, Blatter a fait un discours neutre, disant simplement: "nous discuterons mercredi s'il y a des problèmes".

Depuis 2011, Blatter file la métaphore du capitaine qui ne peut quitter le navire en pleine tempête. Il a encore utilisé l''expression "tempête" devant les Européens dans la matinée. "Il n'y a pas de tempête sur le football, il y a une tempête sur la Fifa", a taclé Gianni Infantino, secrétaire général de l'UEFA, à l'issue de la réunion de son instance.

Blatter, 78 ans, pourrait profiter du Congrès, mercredi, pour se déclarer officiellement candidat à un poste qu'il occupe depuis 1998.

Quid de Michel Platini, président de l'UEFA ? "Platini est notre candidat préféré, mais il a dit, en discutant avec nous, qu'il n'a pas fait son choix, nous espérons qu'il nous dira en septembre s'il veut être candidat ou pas", a exposé Van Praag.

A la question +et si Platini n'y va pas, irez-vous ?+, Van Praag a répondu: "Ce n'est pas à moi de le dire. Si Platini n'y va pas, l'UEFA se réunira pour voir si elle doit promouvoir un candidat, et à mon avis, nous devrions promouvoir un autre candidat dans ce cas".

Blatter, devant les Africains, avait parlé lundi de "racisme" concernant certaines remises en cause du Mondial-2022 au Qatar.

"Je n'ai pas été heureux qu'il utilise ce mot, a rebondi Van Praag. Cela n'a rien à voir avec le racisme. Il faut se demander ainsi pour le Qatar si on peut jouer en été ou pas. J'ai le sentiment qu'on jouera en hiver".

L'autre point d'achoppement entre UEFA et Fifa est la limite d'âge et de mandats. Les Congressistes, représentant les 209 fédérations affiliées à la Fifa, devront répondre mercredi s'ils sont favorables oui ou non à un âge limite, et oui ou non à une limitation des mandats.

Du côté de la Fifa, on estime qu'il n'est pas possible d'entrer dans les détails par la faute de l'UEFA, qui a voulu que ces questions concernent seulement le président de la Fifa.

"Nous ne bloquons rien du tout, nous avions envoyé par courrier nos positions, qui étaient connues", s'est défendu Van Praag.

Si la réforme de l'âge --Blatter y est opposé, Platini favorable-- était adoptée mercredi, il y aurait de toute façon une période de transition et la future élection présidentielle ne serait pas concernée en 2015.

pgr/dhe

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