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Offensive jihadiste en Irak, des étudiants pris en otages plusieurs heures

Offensive jihadiste en Irak, des étudiants pris en otages plusieurs heures

Des combattants jihadistes ont retenu en otages samedi pendant plusieurs heures des étudiants dans une université près de Bagdad et lancé un assaut meurtrier contre la police à Mossoul, un nouveau défi au pouvoir en Irak qui peine à contenir les violences.

Une série d'attentats à la voiture piégée visant principalement des quartiers chiites a en outre fait 25 morts à Bagdad, des attaques dont le mode opératoire rappelle celui des insurgés sunnites.

Les attaques contre l'université à Ramadi et contre Mossoul sont le fait du groupe radical sunnite l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui gravite le long de la longue frontière poreuse syro-irakienne et a réussi à prendre des secteurs dans l'ouest du pays.

A Ramadi, à 100 km à l'ouest de Bagdad, les combattants de l'EIIL ont pris d'assaut l'Université d'Al-Anbar, après avoir tué les gardes et fait sauter un pont menant à l'établissement à l'aide de voitures piégées, a indiqué la police.

Ils ont pris en otages le matin des centaines de personnes - personnel et étudiants, selon une source de sécurité. Appelées en renfort, les forces spéciales, appuyées par l'armée et la police, ont lancé l'assaut pour libérer les otages et chasser les assaillants.

Après une journée de violents combats sur le campus, le ministère de l'Intérieur a annoncé en soirée que "tous les étudiants pris en otages avaient été libérés".

Mais selon une source de sécurité, les combats se poursuivaient à l'université où les jihadistes occupaient toujours plusieurs bâtiments.

Le correspondant de l'AFP a vu des étudiantes évacuées en pleurs du campus des filles par les forces de sécurité qui ont, selon une source de sécurité, réussi à les faire sortir dans des bus.

L'une des étudiantes qui étaient coincées sur le campus a affirmé par téléphone à l'AFP avoir été regroupée avec les autres jeunes femmes avant que le chef des insurgés ne viennent leur lancer "nous allons vous donner une leçon que vous n'oublierez jamais".

L'insurgé a qualifié l'université mixte de "bordel" où les femmes portent du maquillage, écoutent de la musique et côtoient des hommes, a-t-elle ajouté.

Au même moment, à 300 km au nord de Bagdad, des combattants de l'EIIL lançaient des assauts sur Mossoul, au lendemain d'une journée de combats sanglants dans cette ville où les jihadistes se sont emparés de plusieurs secteurs.

Au moins 21 policiers ont été tués ainsi que 38 membres de l'EIIL, selon des sources de sécurité et médicale. Vendredi, 36 personnes avaient péri dans les violences à Mossoul.

En 48 heures, pas moins de 3.000 familles ont fui la ville, selon une source de sécurité.

Cette nouvelle démonstration de force est la dernière en date d'une offensive coordonnée lancée jeudi par l'EIIL à Samarra, à 100 km au nord de Bagdad.

Les jihadistes avaient lancé un assaut contre cette ville avant d'en être chassés par l'armée, au prix de violents combats ayant fait des dizaines de morts.

L'EIIL, qui ambitionne d'installer un Etat islamique entre l'Irak et la Syrie voisine, se ravitaille en armes dans ce pays en guerre, où il combat d'autres groupes rebelles, avant de repasser en Irak, selon une source de sécurité.

Là, il se cache dans les vastes étendues désertiques de l'ouest, où l'armée est incapable de le traquer par manque notamment de moyens aériens, la seule façon d'y débusquer les jihadistes. C'est dans l'ouest aussi que l'EIIL jouit d'un certain soutien dans des milieux sunnites qui se sentent marginalisés par le pouvoir contrôlé par les chiites.

Fin décembre, ses combattants, alliés à des tribus anti-gouvernementales, ont pris des quartiers de Ramadi et la totalité de la cité voisine de Fallouja, un développement inédit depuis l'insurrection ayant suivi l'invasion américaine de 2003.

L'armée a depuis réussi à reprendre la majorité de Ramadi mais Fallouja est restée entièrement sous contrôle de l'EIIL.

L'Irak est dévasté par les violences qui ont tué plus de 4.300 personnes depuis début 2014. Le Premier ministre sortant, le chiite Nouri al-Maliki, honni par les rebelles sunnites, mène des tractations difficiles pour se maintenir au pouvoir après que son bloc soit arrivé en tête des législatives d'avril.

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