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Offensive jihadiste en Irak, des dizaines d'étudiants retenus en otage

Offensive jihadiste en Irak, des dizaines d'étudiants retenus en otage

Des jihadistes lourdement armés ont pris samedi en otages des étudiants dans une université près de Bagdad et lancé un assaut meurtrier contre la police à Mossoul dans le nord, un nouveau défi au pouvoir en Irak qui peine à contenir les violences.

Cette démonstration de force est le fait groupe radical de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui gravite le long de la longue frontière poreuse syro-irakienne et qui a réussi à prendre le contrôle de plusieurs secteurs dans le pays depuis janvier.

Le matin, les combattants de l'EIIL se sont emparés de l'Université d'Al-Anbar à Ramadi, 100 km à l'ouest de Bagdad, après avoir tué les gardes et fait sauter un pont menant à l'établissement à l'aide de voitures piégées, a indiqué la police.

Les jihadistes ont pris en otages des centaines de personnes -personnel et étudiants-, selon une source de sécurité.

Appelées en renfort, les forces spéciales appuyées par l'armée et la police ont encerclé un temps le bâtiment avant de lancer l'assaut, permettant, selon un correspondant de l'AFP sur place, à plusieurs centaines d'étudiants de s'enfuir.

Dans l'après-midi entre 30 et 40 hommes de l'EIIL, dont certains portant des ceintures d'explosifs, retenaient toujours "un grand nombre" d'étudiants en otage, ont indiqué des sources de sécurité.

De violents affrontements entre forces irakiennes et jihadistes se déroulaient entretemps sur la campus, a-t-on ajouté.

Parmi les étudiants coincés dans le campus, une étudiante a expliqué à l'AFP par téléphone qu'elle avait été regroupée avec les autres femmes avant que le chef des insurgés ne viennent leur lancer "nous allons vous donner une leçon que vous n'oublierez jamais".

Au même moment, à 300 km plus au nord, des combattants de l'EIIL lançaient des assauts sur plusieurs secteurs de Mossoul, au lendemain d'une journée de combats sanglants dans cette ville entre jihadistes et forces de sécurité.

Au moins "21 policiers ont été tués dans des affrontements entre la police et des hommes armés de l'EIIL dans l'ouest de Mossoul, alors que 38 membres de l'EIIL ont péri dans des combats dans d'autres secteurs de la ville", a indiqué une source de sécurité. Ce bilan a été confirmé de source médicale.

Vendredi, 36 personnes ont péri dans et autour de Mossoul dans des affrontements entre les forces de sécurité et environ 400 hommes de l'EIIL, ainsi que dans des attentats suicide.

En 48 heures, pas moins de 3.000 familles ont fui les combats, selon une source de sécurité.

Les jihadistes se sont emparés de plusieurs secteurs de l'ouest de Mossoul à la faveur de ces combats, a-t-on ajouté.

Cette nouvelle démonstration de force est la dernière en date d'une offensive coordonnée lancée jeudi par l'EIIL à Samarra, à 100 km au nord de Bagdad.

Les jihadistes avaient lancé un assaut contre cette ville avant d'en être chassés par l'armée, au prix de violents combats ayant fait des dizaines de morts.

L'EIIL, qui ambitionne d'installer un Etat islamique entre l'Irak et la Syrie voisine, se ravitaille en armes dans ce pays en guerre, où il combat d'autres groupes rebelles, avant de repasser en Irak, selon une source de sécurité.

Là, il se cache dans les vastes étendues désertiques de l'ouest, où l'armée est incapable de le traquer par manque notamment de moyens aériens, la seule façon d'y débusquer les jihadistes. C'est dans l'ouest aussi qu'ils jouissent d'un certain soutien dans des milieux sunnites qui se sentent marginalisés par le pouvoir contrôlé par les chiites.

Fin décembre, plusieurs de ses combattants, alliés à des tribus hostiles au gouvernement, ont pris le contrôle de quartiers de Ramadi et de la totalité de la cité de Fallouja, à 100 et 60 km de Bagdad, un développement inédit depuis l'insurrection ayant suivi l'invasion américaine de 2003.

Les violences de l'EIIL ont débuté quand les forces de sécurité ont démantelé un camp de protestation anti-gouvernemental près de Ramadi. Depuis, l'armée a repris la majorité de la ville mais l'assaut contre l'université souligne l'impuissance des autorités à rétablir totalement leur contrôle sur la ville.

Et les forces de sécurité semblent incapable de déloger les insurgés de Fallouja.

L'insécurité est l'un des problèmes majeurs de l'Irak, où les violences ont tué plus de 4.300 personnes depuis le début de l'année.

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