Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Des ONG contestent le tribunal spécial devant juger au Sénégal le fils de l'ex président Wade

Des ONG contestent le tribunal spécial devant juger au Sénégal le fils de l'ex président Wade

Des organisations de défense des droits de l'homme ont contesté le tribunal spécial devant juger le mois prochain le fils de l'ex président Abdoulaye Wade, estimant que cette cour anti-corruption ne garantissait pas un procès équitable.

Karim Wade doit être jugé à partir du 31 juillet pour "enrichissement illicite" à hauteur de 178 millions d'euros lorsqu'il était ministre de son père. Il doit comparaître devant la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), une juridiction spéciale réactivée par le président Macky Sall après son élection en 2012 face à Abdoulaye Wade.

Plusieurs ONG, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) et la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), ont publié vendredi soir un communiqué estimant que la CREI n'était pas conforme aux critères internationaux en matière de droit.

"Nos organisations regrettent que la lutte légitime contre la corruption soit menée par une juridiction ayant tous les attributs d'une juridiction d'exception violant les droits de la défense des personnes inculpées et ne garantissant pas le droit à un procès équitable", écrivent-elles.

"La CREI ne garantit pas les droits des personnes inculpées", a déclaré Patrick Baudouin, président d'honneur de la FIDH cité dans le communiqué.

"Il faudrait supprimer la CREI ou à tout le moins la conformer aux principes du droit pour la rendre conforme aux engagements internationaux du Sénégal", a-t-il ajouté.

Assane Dioma Ndiaye, président de la LSDH, a affirmé de son côté que "lutter contre la corruption et l'enrichissement illicite est légitime mais la CREI ne prévoit aucune possibilité d'appel" et ses règles de procédures font que l'accusé est "présumé coupable" et doit démontrer son innocence.

Karim Wade avait été inculpé et écroué pour six mois le 17 avril 2013 à Dakar, accusé d'avoir acquis de manière illicite divers biens, dont des sociétés, des terrains et des véhicules.

De plus d'un milliard d'euros, le montant des sommes supposées avoir été acquises illégalement a été ramené depuis à 178 millions d'euros.

Selon les avocats de Karim Wade, les poursuites visent à l'empêcher de se présenter à la présidentielle de 2017 face à l'actuel chef de l'Etat.

bur-ft/jlb/sba

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.