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Les dirigeants tibétains dénoncent la Chine et relancent leur demande d'autonomie

Les dirigeants tibétains dénoncent la Chine et relancent leur demande d'autonomie

Le Premier ministre tibétain en exil, Lobsang Sangay, a dénoncé jeudi la répression exercée par la Chine à l'encontre des Tibétains et mis en garde contre la domination chinoise lors du lancement d'une nouvelle campagne pour l'autonomie de la région.

Le dalaï lama, chef spirituel des Tibétains officiellement en retrait de l'action politique, a apporté son soutien à cette campagne qui sera, selon lui, une oeuvre de longue haleine.

"Il y a une répression totale et une discrimination totale" qui s'exerce au Tibet, a dit Lobsang Sangay lors d'une conférence de presse au siège de son gouvernement dans le nord de l'Inde.

"Toute cette répression renforce le ressentiment des Tibétains envers le gouvernement chinois et sa politique et déclenche différentes formes de protestation", a-t-il ajouté.

Les dirigeants tibétains en exil se sont retrouvés jeudi dans le nord de l'Inde pour relancer leur demande d'une autonomie élargie du Tibet au sein de la Chine, après quatre ans sans avancée.

Le président américain Barack Obama et d'autres dirigeants occidentaux demandent à Pékin de reprendre les discussions avec les émissaires du dalaï lama alors que les négociations ont été rompues en 2010.

Le Premier ministre en exil, qui conduit la lutte politique tibétaine depuis 2011, a estimé qu'il était indispensable pour eux de répondre à "la campagne de désinformation" chinoise.

"Avec cette campagne pour une +voie médiane+, nous essayons de nous allier avec la communauté internationale -jeunesse, diplomates, médias, gens de tous horizons- pour riposter à la campagne de désinformation du gouvernement chinois envers notre politique", a dit Lobsang Sangay.

Pékin se refuse à toute reprise des discussions avec les Tibétains. "Nous conseillons à ces personnes de renoncer à leurs tentatives de séparer le Tibet de la Chine", avait réagi mercredi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hong Lei, lors d'un point presse.

Inquiet de la vague d'immolations de Tibétains désespérés protestant contre la domination chinoise, le gouvernement tibétain exprime son exaspération devant l'impasse politique. Selon le Premier ministre en exil, 112 des 130 Tibétains qui se sont immolés sont morts.

"C'est la forme de contestation la plus radicale", a relevé Lobsang Sangay.

Bien qu'ayant officiellement renoncé à tout rôle politique, le dalaï lama est apparu lors du lancement de cette campagne. "Cette campagne prendra du temps", a-t-il dit, "mais elle sera menée avec un engagement complet".

Neuf sessions de négociations se sont tenues entre Pékin et les émissaires du Dalaï Lama entre 2002 et 2010 sans produire de résultat. Le chef spirituel tibétain insiste sur le fait qu'il ne demande qu'une plus grande autonomie pour le Tibet, envahi et annexé par la Chine au début des années 1950.

Cette campagne diplomatique intervient alors que le dalaï lama avait appelé mercredi la Chine à adopter un système démocratique et dédié des prières aux manifestants morts dans la nuit du 4 juin 1989 à Pékin, à l'occasion de la commémoration de la répression du mouvement de contestation de la place Tiananmen.

J'offre des prières à ceux qui sont morts pour pour la liberté, la démocratie et les droits de l'homme", a-t-il déclaré dans une déclaration publiée sur son site interne.

Ces propos ont fortement irrité Pékin. "Cette déclaration n'est pas faite sans arrière-pensée", a réagi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

De son côté, Sangay a dit vouloir obtenir un soutien accru de la part de l'Inde, qui héberge les dirigeants tibétains depuis 60 ans.

Il a déclaré espérer que la Chine "tirerait la leçon" de la diversité ethnique indienne alors que le Premier ministre indien Narendra Modi doit rencontrer la semaine prochaine le ministre des Affaires étrangères chinois.

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