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Après le G7, les Occidentaux et Poutine à Paris pour un ballet diplomatique sur l'Ukraine

Après le G7, les Occidentaux et Poutine à Paris pour un ballet diplomatique sur l'Ukraine

Après un G7 à Bruxelles consacré à la crise ukrainienne, les Occidentaux, Barack Obama en tête, sont arrivés jeudi en France où ils devaient retrouver le président russe Vladimir Poutine pour la première fois depuis plus de deux mois, à la veille du 70e anniversaire du Débarquement en Normandie.

Alors que Paris est pour quelques heures le théâtre d'un vaste ballet diplomatique consacré à l'Ukraine, la crise ne connaît pas de répit sur le terrain, où les autorités ukrainiennes ont subi un nouveau revers dans l'est du pays. Les gardes-frontières ukrainiens ont abandonné jeudi trois postes à la frontière russe après des attaques de séparatistes prorusses qui semblent renforcer chaque jour leur emprise.

La question ukrainienne devait être au coeur de plusieurs entretiens au plus haut niveau dans la soirée. Le président américain Barack Obama a retrouvé peu après 19H00 (17H00 GMT) son homologue français Francois Hollande pour un dîner de travail dans un restaurant parisien. M. Hollande devait ensuite recevoir le président Vladimir Poutine pour un souper à l'Elysée.

Le président russe, que les Occidentaux n'ont pas revu depuis l'annexion de la Crimée en mars, s'est entretenu dès son arrivée à Paris avec le Premier ministre britannique David Cameron. Les deux hommes se sont retrouvés "dans un salon privé de l'aéroport" parisien Charles de Gaulle, selon des sources aéroportuaires.

Au même moment, les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et russe Sergueï Lavrov discutaient dans un grand hôtel parisien et affichaient leur volonté de coopérer pour la paix et la stabilité en Ukraine.

Les bilatérales se poursuivront vendredi, avec une rencontre prévue dans la matinée entre M. Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel à Deauville en Normandie.

La seule rencontre ne figurant pas pour l'heure au programme est un tête à tête entre MM. Obama et Poutine, dont les relations sont au plus bas depuis des mois.

Le président américain a d'ailleurs lancé un ultimatum à Moscou lors du G7 jeudi à Bruxelles. "Nous allons voir ce que M. Poutine va faire dans les deux, trois, quatre prochaines semaines" dans la crise ukrainienne, a-t-il déclaré.

"Si les provocations russes se poursuivent, il est clair (...) que les pays du G7 sont prêts à imposer des coûts supplémentaires à la Russie", a mis en garde M. Obama.

Les Occidentaux sont "tout à fait unis" dans leur réaction à la crise en Ukraine, a assuré le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, au terme du sommet. "Nous sommes unis pour condamner la poursuite de la violation par la Russie de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. L'annexion illégale de la Crimée par la Russie et les actions visant à déstabiliser l'est de l'Ukraine sont inacceptables et doivent cesser", ont martelé les dirigeants occidentaux.

Des sanctions, susceptibles de frapper l'économie russe, pourraient être décidées au prochain sommet européen qui se tiendra les 26 et 27 juin, a indiqué la chancelière allemande Angela Merkel.

Mais derrière une façade unie, les Occidentaux sont divisés sur la nature et l'ampleur des sanctions à prendre contre Moscou avec qui ils ont engagé le bras de fer diplomatique le plus intense depuis la fin de la Guerre froide.

Paris n'a ainsi pas renoncé au 1,2 milliard d'euros de son contrat pour la vente de navires militaires Mistral à la Russie, provoquant un certain agacement de ses partenaires. "J'ai exprimé mes inquiétudes, et je ne pense pas être le seul", a réagi M. Obama. "Il aurait été préférable de suspendre" cette vente, a-t-il ajouté.

Les cérémonies du Débarquement pourraient aussi être l'occasion d'une première rencontre entre M. Poutine et le président ukrainien élu Petro Porochenko, invité en France par François Hollande. "Est-ce que le président Poutine pourra rencontrer le président Porochenko? Oui!", a dit M. Hollande à Bruxelles.

"Je ne compte éviter personne et parlerai, évidemment, à tout le monde", avait indiqué le président russe mercredi soir.

Les discussions entre M. Poutine et ses homologues occidentaux s'annoncent cependant difficiles. Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a qualifié de "cynisme sans limites" le soutien exprimé selon lui par le G7 à l'opération armée des forces ukrainiennes contre l'insurrection prorusse dans l'Est du pays, critique sèchement rejetée par les dirigeants du G7.

"Nous maintenons notre position que le gouvernement ukrainien a le droit de restaurer l'ordre, et qu'il le fait d'une manière que nous pouvons qualifier de mesurée", a déclaré M. Herman Van Rompuy, président du Conseil européen.

Les dirigeants du G7 ont également épinglé Moscou pour la menace que la Russie fait peser sur les approvisionnements de gaz vers l'Ukraine et par ricochet vers l'Europe.

"L'utilisation de l'approvisionnement énergétique comme moyen de coercition politique ou comme menace à la sécurité est inacceptable", ont-ils insisté.

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