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Face à d'immenses défis, le futur Felipe VI défend une Espagne "unie, diverse"

Face à d'immenses défis, le futur Felipe VI défend une Espagne "unie, diverse"

Le futur roi d'Espagne Felipe a promis mercredi de "mettre toutes ses forces" au service d'une Espagne "unie, diverse", après l'abdication de son père qui le laisse face à d'immenses défis, dont la montée du séparatisme catalan et du sentiment républicain.

Le prince des Asturies, âgé de 46 ans, longuement préparé à la fonction de roi, s'apprête à monter sur le trône après l'abdication de Juan Carlos, qui doit être approuvée dans les semaines à venir par le Parlement.

Mais Juan Carlos, devenu roi le 22 novembre 1975, deux jours après la mort du dictateur Francisco Franco, laisse à son fils un très lourd héritage: une monarchie discréditée par les scandales qui ont entaché sa fin de règne, un pays en crise, miné par le chômage, en plein doute sur ses institutions.

"Dans les périodes de difficulté comme celle que nous traversons, l'expérience des temps passés nous enseigne que c'est seulement en unissant nos efforts, en faisant passer le bien commun avant les intérêts particuliers et en soutenant l'initiative, la recherche et la créativité de chacun, que nous parviendrons à avancer vers de meilleures perspectives", a déclaré le prince mercredi, lors de son premier discours public depuis l'annonce de l'abdication lundi.

Sous le regard de son épouse, la princesse Letizia, ému, la voix se cassant parfois, Felipe a prononcé ces mots à l'occasion d'une cérémonie de remise d'un prix culturel dans le monastère de San Salvador de Leyre, en Navarre.

L'héritier de la Couronne a ajouté vouloir servir sa "chère Espagne, une Nation, une communauté sociale et politique unie et diverse qui plonge ses racines dans une histoire millénaire".

Parmi les dossiers les plus épineux qui l'attendent, celui du séparatisme en Catalogne, puisque le président de cette région, Artur Mas, a promis d'y organiser le 9 novembre un référendum d'autodétermination.

La coalition nationaliste CiU d'Artur Mas pourrait d'ailleurs s'abstenir lors du vote d'investiture.

"Tout le monde peut prendre les décisions qu'il estime opportunes", a rétorqué à ce propos le chef du gouvernement, Mariano Rajoy. "La seule chose que j'aimerais, c'est que dans de telles circonstances, on ne fasse pas de la politique de bas étage".

Si les partis favorables à la monarchie restent très largement majoritaires au Parlement élu en 2011, à commencer par le Parti populaire, de droite, qui gouverne l'Espagne, et le Parti socialiste, première force d'opposition, le sentiment républicain a gagné en ampleur.

Un phénomène très visible chez les plus jeunes, qui n'ont pas connu les années de la transition post-franquiste, où Juan Carlos s'est imposé en héros de la démocratie.

Lors du scrutin européen du 25 mai, les électeurs espagnols, fatigués de la crise économique qui sévit dans le pays depuis 2008, ont sanctionné les grands partis et fait progresser de petites formations de gauche favorables à l'instauration d'une république, comme Izquierda unida et Podemos.

Dans ce contexte, alors que l'Espagne se prépare à une succession inédite depuis le rétablissement de la démocratie et l'approbation par référendum d'une Constitution en 1978, des voix s'élèvent pour demander, à l'occasion du passage de témoin entre Juan Carlos et son fils, l'ouverture d'un débat sur la monarchie.

Lundi, après l'annonce de l'abdication, des milliers d'Espagnols sont descendus dans les rues, criant "L'Espagne, demain, sera républicaine !"

Le groupe parlementaire de la Gauche plurielle, mené par Izquierda unida, a annoncé mardi qu'il profiterait du vote au Parlement pour réclamer un référendum sur l'avenir de la monarchie et ainsi "donner la parole aux citoyens".

Pour l'heure, seule la première étape de la succession, le vote par les députés de la loi permettant l'abdication de Juan Carlos, est connue: la Chambre basse se réunira le 11 juin.

Il restera au Sénat à faire de même, avant l'avènement du nouveau roi qui pourrait intervenir autour du 18 juin.

"Permettez-moi de respecter le processus parlementaire en cours et de me limiter à renouveler ma volonté" de "dédier toutes mes forces, avec espoir, à la tâche passionnante" qui consiste à "continuer à servir les Espagnols", a lancé mercredi le futur Felipe VI.

sg-elc/pt

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