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Un ex-dirigeant d'Al-Qaïda, détenu à Guantanamo, renvoyé devant la justice

Un ex-dirigeant d'Al-Qaïda, détenu à Guantanamo, renvoyé devant la justice

Un Irakien, accusé d'avoir appartenu à la direction d'Al-Qaïda et détenu "de grande valeur" à Guantanamo depuis sept ans, a été renvoyé devant la justice militaire où il encourt la prison à vie, a annoncé mardi le Pentagone.

La plus haute autorité des tribunaux militaires d'exception de Guantanamo a approuvé lundi l'acte d'accusation d'Abd al-Hadi al-Iraqi, qui aurait diligenté des attaques mortelles visant les Américains et leurs alliés en Afghanistan, au Pakistan et ailleurs, de 2001 à 2006, selon un communiqué.

Cet Irakien de 53 ans, transféré dans la prison de Guantanamo en avril 2007, soit parmi les tout derniers arrivés dans l'enclave américaine de Cuba, fait partie d'une quinzaine de "détenus de grande valeur" enfermés dans le camp 7 ultra-secret.

Accusé d'avoir dirigé l'insurrection d'Al-Qaïda en Afghanistan et au Pakistan, Abd al-Hadi s'était vu attribuer par Oussama ben Laden un poste de dirigeant d'Al-Qaïda en Irak, peu avant son arrestation, selon l'acte d'accusation.

Il est inculpé d'avoir "comploté en connaissance de cause et accepté, avec Oussama ben Laden et d'autres dirigeants d'Al-Qaïda, de commettre des infractions passibles de poursuites devant un tribunal militaire, y compris: terrorisme, déni de quartier, traîtrise ou perfidie, meurtre de personnes protégées, attaque de propriétés privées, attaque de populations et de biens civils, usage de poison ou d'armes similaires".

Selon les seize pages de l'acte d'accusation, publiées sur le site des tribunaux militaires, l'Irakien était un proche de Ben Laden mais aussi de l'ex-numéro 2 d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, du pirate de l'air Mohammed Ataf ou encore de Khaled Cheikh Mohammed, le cerveau autoproclamé du 11-Septembre actuellement traduit devant la justice de Guantanamo.

Sur une liste de 63 événements qui lui sont reprochés, il aurait notamment fomenté un complot d'assassinat en 2002 contre le président pakistanais d'alors Pervez Musharraf, et assisté le kamikaze responsable d'un attentat suicide ayant fait de nombreuses victimes allemandes à Kaboul en 2003.

En mars 2001, il aurait aidé les talibans dans leur entreprise de destruction des Bouddhas de Bâmiyân en Afghanistan, classés au patrimoine mondial de l'Unesco et aujourd'hui disparus.

Au fil des ans, il serait responsable d'avoir fait des victimes canadiennes, britanniques, norvégiennes et américaines parmi les militaires.

On ignore les conditions de son arrestation, apparemment fin 2006, mais l'acte d'accusation note qu'il avait tenté de rejoindre son pays natal via une fausse identité en Turquie.

Abd al-Hadi sera traduit dans les trente jours devant un juge militaire de Guantanamo, qui lui fera lecture de l'acte d'accusation.

A la différence des cinq accusés des attentats du 11-Septembre et du cerveau présumé de l'attaque contre le navire américain USS Cole, qui encourent tous la peine de mort, l'Irakien risque au maximum la réclusion criminelle à perpétuité.

Sur les 149 hommes encore incarcérés à Guantanamo, il s'agit du dixième détenu renvoyé devant la justice militaire sous l'administration de Barack Obama, dont trois ont plaidé coupable.

chv/sam

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