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Présidentielle en Colombie: les forces de l'ordre au centre de polémiques

Présidentielle en Colombie: les forces de l'ordre au centre de polémiques

Rappel à l'ordre sur la neutralité de la police, émoi de militaires après un clip électoral: les forces de l'ordre colombiennes se sont retrouvées mardi au centre de plusieurs polémiques durant la campagne pour le second tour de la présidentielle.

Partisan de la poursuite des négociations de paix avec la guérilla marxiste des Farc, le chef de l'Etat sortant Juan Manuel Santos, en lice pour un second mandat, a suscité l'ire de certains secteurs de l'armée pour avoir diffusé un spot télévisé avec ce message: "Etes-vous prêt à prêter vos enfants pour la guerre?".

Le clip a été qualifié d'"humiliant" dans un communiqué diffusé par le général à la retraite, Jaime Berra, au nom d'anciens officiers.

Toutefois l'équipe de campagne de M. Santos, dont le gouvernement a ouvert depuis 18 mois des pourparlers délocalisés à Cuba avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), a refusé de retirer le spot.

"Il fait partie d'une série de messages audiovisuels à travers lesquels Santos maintient un dialogue avec le pays sur ses idées", a justifié Angel Becassino, l'un des publicitaires chargé de sa communication.

Le président mène campagne afin de poursuivre les discussions avec les Farc, principale guérilla du pays forte de 8.000 combattants après 50 ans d'existence, tandis que son rival, l'ancien ministre Oscar Ivan Zuluaga, a promis de les suspendre et de les conditionner à un cessez-le-feu unilatéral de la rébellion.

L'équipe de campagne de M. Santos a aussi accusé mardi certains policiers de soutenir ouvertement la candidature de son adversaire, alors que les deux hommes sont au coude à coude dans les sondages, avant le second tour du 15 juin prochain.

"Je n'avais jamais vu dans ma vie des membres actifs de la police nationale impliqués directement dans les activités prosélytiques en faveur du candidat Zuluaga", a dénoncé German Vargas, candidat à la vice-présidence sur le "ticket" de M. Santos, dans un entretien publié par le quotidien El Tiempo.

Cette plainte a contraint le chef de la police nationale, le général Rodolfo Palomino, à lancer un rappel à l'ordre solennel.

"La Constitution nous interdit de manière absolue de participer à la politique" et tout engagement affiché constituerait "une faute grave entraînant le retrait de l'institution", a-t-il averti, lors d'une conférence de presse à Buenaventura, une localité dans l'ouest du pays.

M. Zuluaga, arrivé en tête du premier tour de la présidentielle le 25 mai dernier, est soutenu par l'ancien président conservateur Alvaro Uribe, toujours populaire - en particulier dans les milieux policiers et militaires - pour sa politique de fermeté à l'égard des Farc entre 2002 et 2010.

Interrogé par l'AFP, le politologue Alejo Vargas, enseignant à l'Université nationale, a estimé que les "questions relatives à la force publique devraient rester en marge de la campagne".

Selon cet expert, il existe une "tendance visant à faire peur aux forces militaires avec des rumeurs selon lesquelles leur avenir se négocie aussi à La Havane", durant les pourparlers avec les Farc.

pcp/pz/mf

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