Brillant avec le Paris SG, Marco Verratti commence à convaincre aussi avec l'Italie, et pas seulement pour le rôle de vice-Pirlo, avec lequel il est associé contre le Luxembourg, mercredi à Pérouse.
Pour le dernier amical avant de s'envoler pour le Mondial, Cesare Prandelli va tester ensemble Verratti et Pirlo dans un 4-3-2-1, avec Daniele De Rossi devant la défense et Antonio Candreva et Claudio Marchisio en soutien de Mario Balotelli.
Les malheurs de Riccardo Montolivo offrent une chance à Verratti. Privé d'un de ses titulaires, le sélectionneur a emmené le petit milieu des Abruzzes. Auparavant, au grand étonnement des suiveurs parisiens, il n'était pas sûr d'être dans le groupe.
La grave blessure de Montolivo (fracture du tibia) lui garantit une place dans les 23, mais Verratti a également été convaincant sur le terrain en "trequartista" (N.10), samedi contre l'Eire (0-0).
Il ne s'agissait que de sa 5e sélection (un but), à 22 ans, chaque fois en amical, ce qui permet de rappeler que Prandelli n'est pas encore prêt à lui donner les clefs.
Le sélectionneur, comme Carlo Ancelotti et Laurent Blanc à Paris, reproche à Verratti son indiscipline, qui lui vaut de nombreux avertissements, et une propension aux gourmandises balle au pied qui risquerait de coûter une fortune en réals.
En outre, si le "guffetto" ("le petit hibou") a commencé la saison en boulet de canon, il l'a finie un peu plus à la peine, à l'image de son quart de finale de Ligue des champions à Chelsea, raté.
Après sa blessure et la naissance de son enfant à l'hiver, il a un peu baissé de pied, et a plusieurs fois laissé sa place à Yohan Cabaye, qui frappe souvent au but quand Verratti ne s'y risque que rarement.
Né "trequartista", Verratti a explosé en "regista" (meneur de jeu reculé) au Pescara de Zdenek Zeman, parangon du beau jeu en Italie, avec lequel il a survolé la Serie B 2011-2012 dans une équipe où jouaient également Lorenzo Insigne et Ciro Immobile, brésiliens en juin comme lui.
"Je me souviens que beaucoup disaient: +Tu es trequartista, avec Zeman tu ne jouera jamais+, raconte Verratti. En fait le +Mister+ a montré une grande confiance en moi dès les premiers jours de stage" et l'a fait reculer sur le terrain.
"Zeman a été un grand maestro. Ils nous a obligé à être toujours sur la brèche, à ne jamais lâcher. Il disait rarement: +bien joué+ et ça nous a beaucoup fait progresser", ajoute-t-il.
Mais en Italie, ce poste de meneur placé derrière le milieu de terrain, que les Italiens appellent regista, est occupé par la statue du commandeur, Andrea Pirlo.
"Maintenant, Pirlo et moi nous pouvons jouer ensemble", assurait Verratti avant que Prandelli ne donne le onze pour jouer contre le Grand Duché.
Le jeune prodige aux yeux de chouette n'a "pas de préférence pour un rôle au milieu". "Depuis trois ans j'ai changé de tâches et de positions, et je pense que la cohabitation avec Pirlo est désormais possible, de toutes façons, impossible de ne pas se trouver bien sur le terrain avec un joueur comme Andrea", précise-t-il.
Au PSG, Blanc le considère comme un joueur capable d'occuper tous les postes du milieu de terrain, et l'a souvent positionné en "intermedio", joueur chargé de lier la défense à l'attaque. Il partage la distribution du jeu avec un autre "Azzurro" du PSG, l'Italo-Brésilien Thiago Motta.
Et Pirlo lui-même assurait que " Verratti peut jouer avec moi comme il le fait avec Thiago Motta au PSG, tactiquement ça ne changerait rien du tout." Premier test grandeur nature contre le Luxembourg.
L'Italie contre le Luxembourg:
Buffon (cap.) - Abate, Barzagli, Chiellini, De Sciglio - Verratti, De Rossi, Pirlo - Candreva, Marchisio - Balotelli
eba/jgu