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Ukraine : "l'enfer" à Lougansk, en proie à d'intenses combats

Ukraine : "l'enfer" à Lougansk, en proie à d'intenses combats

"L'avion a tiré vers 15H30. J'ai vu quatre morts. Ca a vraiment été l'enfer", raconte lundi à Lougansk Vassili Nikitine, "Premier ministre" de la République locale autoproclamée par les prorusses dans l'est de l'Ukraine.

Cette ville de 450.000 habitants, l'un des bastions de la rébellion prorusse, a été le théâtre d'intenses combats entre militaires et insurgés, les plus violents depuis les affrontements une semaine plus tôt à l'aéroport international de Donetsk.

Tandis que les séparatistes donnaient l'assaut toute la journée aux garde-frontières, une explosion a frappé leur QG, le siège de l'administration régionale.

Devant la bâtisse : des taches de sang à plusieurs endroits, des souliers de femmes, du verre brisé et des éclats d'obus. Une fenêtre du bâtiment porte les traces d'une explosion et des impacts sont visibles sur les murs

Les rebelles prorusses affirment qu'un avion ukrainien a tiré. A Kiev, les autorités l'ont démenti, affirmant que l'explosion avait été provoquée par une manipulation maladroite d'explosifs et de munitions par les rebelles.

"J'ai moi-même aidé à porter quatre morts : deux passants, un de nos combattants, et notre ministre de la Santé, Natalia Arkhipova, qui a été déchiquetée par des éclats de bombe. Ca a vraiment été l'enfer devant notre bâtiment", a déclaré à l'AFP M. Nikitine.

"Nous avons ramassé les éclats pour montrer qu'il s'agit d'une bombe à fragmentation. Une partie n'a pas explosé et se trouve encore là", a poursuivi M. Nikitine en montrant un parc situé devant le QG des séparatistes.

Le nombre des morts pourrait être plus élevé, a ajouté M. Nikitine, faisant état d'un "grand nombre de blessés très graves qui étaient entre la vie et la mort", notamment des promeneurs qui se trouvaient alors dans le parc.

Les abords du bâtiment et du parc sont bouclés par des policiers et des militaires. Des habitants viennent aux nouvelles en demandant où trouver la liste des morts et des blessés.

"Utiliser l'aviation sans avertissement, en plein jour, dans une ville, avec un jardin pour les enfants à 30 m d'ici, c'est un crime de guerre", commente Vladimir Inogorodski, chef du service de presse de la "République de Lougansk", qui dit avoir été témoin du bombardement.

"J'attends que le Kremlin réagisse à ce qui s'est passé aujourd'hui", ajoute-t-il en espérant que Moscou obtienne de la communauté internationale une interdiction de survol des régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk.

Peu après, la Russie a réagi en dénonçant "un nouveau crime" des autorités ukrainiennes "contre leur propre peuple".

La radio de Lougansk donnait lundi des conseils à la population en cas de bombardement : "Préparez une valise d'urgence avec des réserves d'eau, de la nourriture et des vêtements", répète-t-elle à intervalles réguliers.

Elle précisait, pour chaque quartier de cette ville de 450.000 habitants : "L'école n°53 dans la rue Lénine peut accueillir jusqu'à 80 personnes. Une centaine de personnes peuvent trouver refuge dans la cave de l'école de la rue Sovietskaïa..."

nm/gmo/bds

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