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Nigeria: un suspect arrêté après qu'une bombe eut tué 40 personnes sur un terrain de football

Nigeria: un suspect arrêté après qu'une bombe eut tué 40 personnes sur un terrain de football

Un suspect a été arrêté lundi au Nigeria au lendemain d'un attentat à la bombe qui a fait au moins 40 morts à l'issue d'un match de football dans le nord-est, nouveau défi aux autorités qui promettaient pourtant une "guerre totale" contre le groupe islamiste armé Boko Haram.

L'attentat a eu lieu sur un terrain de football de la ville de Mubi, dans l'Etat d'Adamawa, un des trois Etats où l'état d'urgence est en vigueur depuis plus d'un an pour tenter de mettre fin à l'insurrection islamiste qui a fait plusieurs milliers de morts depuis 2009.

Un officier de police sur place, une infirmière de l'hôpital où ont été transportées les victimes et des habitants ont déclaré à l'AFP qu'au moins 40 personnes avaient été tuées dans cet attentat, survenu dimanche vers 18h30 (17h30 GMT).

L'armée et les autorités de l'Etat d'Adamawa ont donné un bilan bien inférieur, mais les bilans contradictoires suite à ce genre d'attaques sont courants au Nigeria. Dans la nuit, l'agence de presse nigériane, citant le porte-parole des armées Chris Olukolade, a fait état d'un bilan de 18 morts.

M. Olukolade a affirmé lundi matin à la presse qu'"un suspect-clé" avait été arrêté au cours d'une intervention de l'armée qui a bouclé la zone.

Cet attentat intervient quelques jours après un discours prononcé par le président Goodluck Jonathan, très critiqué pour son impuissance face à la montée des violences islamistes, qui s'est posé en chef de guerre, en promettant "une opération à grande échelle pour mettre fin à l'impunité des terroristes".

"Une bombe a explosé sur un terrain de football ce soir, et pour le moment le bilan est de plus de quarante morts", avait déclaré dimanche soir un officier de police sous couvert d'anonymat.

Une infirmière de l'hôpital général de Mubi jointe par l'AFP , qui a aussi souhaité rester anonyme, a confirmé ce bilan.

L'Etat d'Adamawa a été moins touché par les violences de Boko Haram que d'autres parties du Nord-Est.

Mubi a cependant été la cible d'une attaque particulièrement sanglante du groupe islamiste, quand 40 étudiants ont été tués dans leur sommeil dans une cité universitaire en octobre 2012.

Mubi se trouve à quelques kilomètres de la frontière camerounaise, non loin de l'endroit où deux prêtres italiens et une religieuse canadienne avaient été enlevés début avril. Les trois religieux ont été libérés ce weekend et ramenés à Yaoundé.

Selon le policier de Mubi, l'explosion a eu lieu sur un terrain de football du quartier de Kabang, au moment où les supporters tentaient de quitter les lieux après un match du club local.

Il n'a pas été établi si des joueurs faisaient partie des victimes, mais la majorité d'entre elles semblent être des spectateurs, selon le policier et l'infirmière interrogés.

"Des femmes et des enfants ont été pris dans l'explosion", a déclaré Muhammad Hassan, un habitant de Mubi présent lors du match.

Selon ce témoin, la bombe semble avoir explosé sur le terrain au moment où les spectateurs le traversaient après le coup de sifflet final.

L'attentat de Mubi n'a pas été revendiqué pour l'instant, mais le groupe islamiste Boko Haram a été immédiatement soupçonné.

Boko Haram, dont le nom signifie "l'éducation occidental est un péché" en langue haoussa, la plus parlée dans le nord du Nigeria, a souvent pris pour cible des événements sportifs, des bars servant de l'alcool ou des écoles, considérés comme les fruits de l'influence occidentale.

Ses attaques se sont multipliées ces dernières semaines, avec plus de 2.000 tués depuis début 2014, dans le Nord-Est et jusque dans la capitale fédérale Abuja.

Le rapt de plus de 200 lycéennes le 14 avril à Chibok, toujours dans le Nord-Est, a provoqué l'indignation internationale et donné un écho sans précédent à Boko Haram.

L'est du Nigeria est aussi le théâtre d'autres violences intercommunautaires non liées à Boko Haram.

Dans l'Etat de Taraba, voisin de celui d'Adamawa, des affrontements avaient éclaté l'an dernier entre chrétiens et musulmans à la suite d'une querelle sur l'utilisation d'un terrain de football par des équipes des deux communautés, faisant plusieurs morts.

abu-bs/cdc/jlb

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