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Bruxelles fait le point sur les réformes, la France sous les projecteurs

Bruxelles fait le point sur les réformes, la France sous les projecteurs

La Commission européenne dévoilait lundi ses recommandations économiques pour les pays de l'UE, notamment la France qui peine à réduire ses déficits et à se réformer mais pourrait bénéficier de la mansuétude de Bruxelles après les européennes qui ont vu la victoire des europhobes.

Comme chaque année, l'exécutif européen se prononçait sur l'avancée des réformes dans les Etats membres et donnait des recettes individualisées. Une recommandation est également prévue pour la zone euro dans son ensemble.

Cet exercice place Paris sous les projecteurs, la France étant souvent présentée comme "l'homme malade" de l'Europe en raison de sa faible croissance, de ses déficits persistants et de son manque de compétitivité. La deuxième économie de la zone euro est sous surveillance renforcée de Bruxelles, qui voit dans sa santé fragile "un risque pour l'ensemble de la zone".

Mais la Commission ne devrait pas se montrer trop dure à l'égard de la France, qui s'est clairement engagée sur la voie des réformes, via un plan d'économies de 50 milliards d'euros. Le gouvernement français a mis sur la table un vaste plan de rigueur, avec pour mesure-clé le pacte de responsabilité proposé aux entreprises pour stimuler l'emploi.

Il a depuis annoncé de nouvelles mesures d'économie se traduisant par un effort supplémentaire de 4 milliards d'euros en 2014.

Début mai, la Commission avait estimé que la majeure partie de ces mesures permettaient de ramener le déficit de 3,9% à 3,4% en 2015. Elle poursuivra son analyse lundi en ayant en main des informations complémentaires.

Cela pourrait se traduire par une nouvelle révision à la baisse du déficit pour 2015, mais rien ne dit qu'il sera ramené sous la barre des 3%, comme Paris s'y est engagé l'an dernier, en obtenant pour cela un délai de deux ans.

Si la France s'expose en théorie à des sanctions financières, une arme encore jamais utilisée, elle ne devrait pas être trop inquiétée lundi, compte-tenu également du contexte d'affaiblissement politique du pouvoir.

"Le vote FN crée un sentiment qu'il faut faire attention, ne pas en rajouter contre la France et ne pas donner le sentiment que la France ne compte plus", estimait récemment un haut responsable européen sous couvert d'anonymat.

Les déclarations de la chancelière allemande Angela Merkel, après les européennes, vont dans ce sens. Elle a salué "la politique de réformes" du gouvernement français, y décelant "des jalons pour mener la France à davantage de succès et de croissance".

La Commission avait été fortement critiquée en France il y exactement un an pour ses recommandations jugées trop prescriptives. "La Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire", avait réagi le président François Hollande.

Mardi dernier, lors d'un sommet européen, M. Hollande a estimé que l'Europe devait "entendre ce qui s'est passé en France", affirmant que sinon, il y aura "d'autres votes en France comme ailleurs qui s'exprimeront contre l'Europe".

Les prérogatives de Bruxelles ont été renforcées à la faveur de la crise, ce que dénoncent les partis europhobes comme le Front national.

Deux conférences de presse sont prévues: une première à 15H30 (13H30 GMT) du président de la Commission, José Manuel Barroso, avant celle du commissaire chargé des affaires économiques, Olli Rehn.

Les recommandations seront ensuite discutées par les ministres des Finances des 28, puis avalisées lors du prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement fin juin.

may/jlb/ros

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