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Tour d'Italie - Quintana: le coup de jeune du Giro

Tour d'Italie - Quintana: le coup de jeune du Giro

Premier Colombien à inscrire son nom au palmarès du Giro, Nairo Quintana a aussi marqué la prise de pouvoir de la génération 1990 dans une course à l'accent sud-américain.

"C'est un Giro fait pour les Colombiens", a reconnu le vainqueur, fêté dimanche par ses supporteurs sur la Piazza Unita d'Italia à Trieste, ville maritime ouverte à toutes les influences, près de la frontière slovène.

La deuxième place de Rigoberto Uran, déjà le dauphin l'an passé de l'Italien Vincenzo Nibali, l'a confirmé. Cette 97e édition du Giro était dessinée pour les Colombiens et, a fortiori, pour le plus doué d'entre eux puisque Quintana possède cette flatteuse réputation depuis sa victoire en 2010 dans le Tour de l'Avenir.

A 24 ans, l'Amérindien du Boyaca a franchi un cap supplémentaire, dix mois après avoir pris pour sa première expérience la deuxième place du Tour de France. Il a imité Lucho Herrera, le seul autre Colombien vainqueur d'un grand Tour jusqu'alors (Vuelta 1987). Sans que la comparaison soit pleinement justifiée.

Par rapport au légendaire "petit jardinier" irrésistible dans les cols, mais vulnérable dans les autres secteurs de la course, Quintana affiche un profil plus complet. C'est dans la descente enneigée du Stelvio, au cours d'une terrible journée qui l'avait vu proche de l'abandon, qu'il a distancé la plupart de ses adversaires, quitte à assumer ensuite les reproches. C'est dans les étapes de plaine auparavant qu'il a aussi gagné le Giro, en évitant la plupart des pièges avec l'aide de son équipe Movistar, même s'il a été pris dans l'une des chutes qui ont marqué la course rose.

"Mais je n'ai jamais été à 100%", a souligné Quintana, diminué par une infection à la gorge dans les jours qui ont suivi sa chute. Même (un peu) affaibli, le Colombien s'est montré toutefois supérieur à ses rivaux dans les cols, bien qu'il n'ait pas délivré l'impression aérienne de Herrera, un vrai "condor" dans ses meilleures années.

Le bilan chiffré plaide cependant pour lui. Deux victoires d'étape et un écart conséquent au classement (2 min 58 sec) ont transformé ce Giro en triomphe pour le chef de file d'un cyclisme colombien en plein épanouissement, fort également de quatre succès d'étape et d'un maillot de la montagne (pour Arredondo).

"Merci Nairo, tu es l'orgueil de notre pays", lui a téléphoné le président de la République Juan Manuel Santos, samedi soir, après l'arrivée au Monte Zoncolan.

"Je suis très fier pour la Colombie", a répété Quintana à Trieste avant de côtoyer sur le podium la révélation de la course, le grimpeur italien Fabio Aru, lui aussi né en 1990 et troisième du classement final.

Tous deux symbolisent un rajeunissement qui coïncide avec le recul du vainqueur du Tour 2011, l'Australien Cadel Evans, 37 ans, maillot rose durant quatre jours avant de rétrograder en haute montagne.

La classe d'âge 1990 comprend aussi l'Australien Michael Matthews, en tête de la course durant la première semaine, et le Français Nacer Bouhanni, vainqueur de trois étapes au sprint et aussi lauréat du classement par points. Bouhanni, quatrième de la dernière étape, a assuré son maillot rouge dans le sprint final enlevé par le Slovène Luka Mezgec, 25 ans.

Ce Giro privé des grandes têtes d'affiche du Tour (Froome, Contador, Nibali), s'est ainsi donné à la jeunesse. Des sept premiers classés, un seul (Pozzovivo, 5e) a dépassé la trentaine. Les éternels optimistes veulent y voir un changement d'époque. C'est, en tout cas, un changement de génération.

jm/gv

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