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Semaine décisive pour l'Ukraine entre guerre du gaz et diplomatie, Obama en Europe

Semaine décisive pour l'Ukraine entre guerre du gaz et diplomatie, Obama en Europe

Une semaine décisive s'ouvre pour l'Ukraine menacée de coupure du gaz russe en pleine anarchie dans l'Est séparatiste prorusse et dont le président élu Petro Porochenko doit rencontrer Barack Obama et peut-être Vladimir Poutine en marge de célébrations internationales.

Le président des Etats-Unis sera en Europe dès mardi, avec comme point d'orgue le 70e anniversaire du Débarquement en Normandie, un voyage marqué par les conflits historiques du Vieux Continent en pleine crise ukrainienne.

La poussée de fièvre avec la Russie sur l'Ukraine -- plus forte turbulence en Europe depuis la fin de la Guerre froide -- pèsera sur chaque étape de M. Obama la semaine prochaine, de la Pologne à la Normandie pour la commémoration du 6 juin 1944, en passant par un sommet du G7 à Bruxelles.

Parallèlement, lundi, des négociations de dernière minute sont prévues à Bruxelles alors que l'Ukraine est confrontée au risque d'une coupure du gaz russe dès mardi, qui pourrait perturber les approvisionnements des pays européens.

Le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a promis dimanche que l'Ukraine rembourserait sous dix jours sa dette gazière à la Russie, si ces deux pays arrivaient à se mettre d'accord lundi sur les termes d'un nouveau contrat.

Les discussions porteront sur le prix du gaz, fixé à un niveau sans équivalent en Europe depuis l'arrivée au pouvoir des pro-occidentaux et que les autorités ukrainiennes refusent catégoriquement.

"Si la Russie ne veut pas de ce nouveau contrat, nous nous reverrons devant un tribunal à Stockholm", s'est exclamé M. Iatseniouk interrogé par la chaîne de télévision allemande ZDF.

Dans les négociations vendredi à Berlin, Kiev a fait un geste en annonçant le règlement d'une partie de sa dette (786 millions de dollars sur 3,5 milliards).

Elu le 25 mai avec plus de 54% des voix, le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko doit même avant son investiture samedi faire connaissance avec plusieurs dirigeants internationaux.

Il rencontre mercredi en Pologne M. Obama dont le soutien est crucial pour l'Ukraine, pays au bord de la guerre civile, avant s'assister aux cérémonies du Débarquement en Normandie à l'invitation de François Hollande, tout comme Vladimir Poutine.

Entre-temps, jeudi, les leaders des puissances du G7 se retrouvent à Bruxelles pour un sommet qui remplace celui du G8 prévu avec et en Russie le même jour, annulé à cause de la crise ukrainienne.

"Ces rencontres sont très importantes pour établir des contacts directs avec les dirigeants internationaux, en premier lieu avec Barack Obama. L'Ukraine doit formuler sa stratégie dans l'Est et voir comment les Etats-Unis peuvent l'aider", a souligné dimanche le politologue ukrainien indépendant Volodymyr Fessenko.

M. Porochenko, s'il a affirmé vouloir dialoguer avec Moscou, a aussi promis de ne jamais laisser les insurgés, qu'il appelle "les terroristes", transformer la région rebelle en "Somalie", pays en proie à la guerre civile depuis plus de 20 ans.

La Russie, qui rejette les accusations sur son implication dans la déstabilisation de l'Ukraine, exige que Kiev cesse son "opération punitive" dans l'Est qui a fait près de 200 morts - soldats, rebelles, civils - depuis son déclenchement le 13 avril.

Mais si l'Otan a estimé que Moscou avait déjà retiré les deux tiers de ses troupes de la frontière ukrainienne, Kiev dénonce la présence de citoyens russes parmi les insurgés et leur équipement en armes, y compris lourdes, russes.

Les garde-frontière ont annoncé dimanche avoir arrêté un Russe de 38 ans, qui a participé à la campagne russe en Tchétchénie et qui venait combattre aux côtés des séparatistes dans la région de Lougansk.

La question pourrait être évoquée lundi à l'occasion d'une session du conseil Russie-Otan à Bruxelles, la première depuis le rattachement en mars de la péninsule ukrainienne de Crimée à la Russie qui a entraîné un conflit entre Moscou et les Occidentaux inédit depuis la fin de la guerre froide.

Washington s'est inquiété ces derniers jours de l'arrivée d'hommes armés de Tchétchénie, une république en majorité musulmane du Caucase russe.

Les autorités ukrainiennes ont affirmé avoir gagné du terrain face aux insurgés, mais, sur le terrain, les combats sont nombreux et de plus en plus violents et l'anarchie s'est emparée d'une grande partie de la région et Donetsk, centre régional d'environ un million d'habitants.

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a indiqué dimanche être sans nouvelles de ses deux équipes déployées dans la région en vue d'une pacification et portées disparues : l'une depuis lundi dans la région de Donetsk et l'autre depuis jeudi dans celle de Lougansk, soit au total huit observateurs.

Sur le terrain, la situation ne cesse de se dégrader après les combats particulièrement meurtriers de début de semaine autour de l'aéroport international de Donetsk qui ont fait une quarantaine de morts, principalement des combattants tchétchènes.

A l'aéroport, qui reste inaccessible, l'armée ukrainienne a indiqué avoir repoussé deux attaques des insurgés samedi.

Donetsk ressemble de plus en plus à une cité fantôme avec ses avenues désertes et les postes de contrôle qui se multiplient à l'intérieur même de la ville, selon des journalistes de l'AFP.

"Le bonheur, c'est quand on ne te tire pas dessus", résume l'hebdomadaire Dzerkalo Tyjnia.

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