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La Belgique réclame une coopération de l'UE contre les jihadistes

La Belgique réclame une coopération de l'UE contre les jihadistes

Le Premier ministre belge Elio Di Rupo a salué dimanche "l'avancée dans l'enquête sur la fusillade du Musée Juif de Belgique" et a réclamé une coopération européenne contre les jihadistes.

M. Elio di Rupo a précisé s'être entretenu avec le Président français François Hollande après l'annonce de l'arrestation en France d'un Français au profil jihadiste soupçonné d'être l'auteur de la tuerie commise dans le Musée Juif de Bruxelles le 24 mai.

Le chef du gouvernement belge a demandé "un renforcement des dispositifs de suivi, de contrôle et de sanction des mouvements radicaux violents, en Belgique, mais également sur l'ensemble du territoire européen, afin d'éviter que de telles tragédies se reproduisent".

Il a également demandé une "intensification de la collaboration entre les différents Etats Membres concernant les personnes qui partent combattre en Syrie et retournent ensuite dans leur pays".

La ministre de la Justice belge Annemie Turtelboom a annoncé l'intention des autorités belges de demander une discussion sur les problèmes posés par les départs de jeunes européens pour la Syrie où ils rejoignent des mouvements radicaux lors des réunions des ministres de l'Intérieur et de la Justice des 28 pays de l'UE jeudi à Luxembourg.

"La problématique des combattants européens en Syrie est l'une des menaces importantes et prioritaires pour la Belgique", a insisté la ministre de l'Intérieur Joëlle Milquet dans un communiqué.

Mme Milquet a rencontré dimanche à Paris son homologue français Bernard Cazeneuve.

La Belgique espère que "le drame du Musée Juif finira de convaincre les plus réticents, en Belgique comme en Europe, à investir budgétairement et politiquement, prioritairement dans la sécurité, les forces de police et les moyens judiciaires et du renseignement, en vue de lutter contre le terrorisme".

Seul un groupe d'une dizaine de pays de l'UE est mobilisé contre l'enrôlement de jeunes Européens dans des mouvements jihadistes en Syrie, notamment les forces de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al-Qaïda), considéré comme un des groupes "les plus extrémistes". Mais le problème n'a jamais été abordé au niveau de l'Union européenne. Or il remet en question le fonctionnement de l'espace Schengen

Joëlle Milquet a insisté sur le fait que l'espace Schengen "interdit tout contrôle systématique aux frontières intérieures, et donc entre la France et la Belgique".

"La personne suspectée ne réside pas en Belgique, mais est un ressortissant français résidant en France, ayant un passé judiciaire pour des faits non liés au terrorisme et ayant eu un séjour en Syrie", a-t-elle souligné.

Le Français soupçonné d'être l'auteur de la tuerie était connu des services français, mais inconnu en Belgique, ont insisté dimanche les autorités belges.

Emprisonné pour des délits de droit commun, il s'est radicalisé en prison et en 2012 s'est rendu en Syrie via Londres, Istanbul et Beyrouth, a précisé dimanche le procureur de la République française François Molins. Il est revenu en France un an plus tard via l'Asie et a été stoppé par les douanes en mars 2013 à Francfort. Toutes ces informations n'avaient pas été échangées entre les Etats.

"Tous nos instruments de contrôles aux frontières extérieures ont été conçus à l'égard des étrangers, pas des Européens", avait expliqué à l'AFP le coordinateur de la lutte antiterroriste de l'UE, Gilles de Kerchove, au cours d'un entretien en marge d'une réunion informelle des ministres européens de l'Intérieur fin janvier à Athènes.

"Le Code Schengen dit qu'on ne peut pas contrôler systématiquement les Européens à l'entrée et à la sortie. On ne peut pas vérifier les noms sur toutes les bases de données, seulement vérifier les passeports, mais on ne peut le faire que ponctuellement, pas systématiquement", avait-il souligné.

csg/cgu

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