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La réorganisation de Siemens va se traduire par près de 12.000 suppressions de postes

La réorganisation de Siemens va se traduire par près de 12.000 suppressions de postes

Le nouveau plan de réorganisation de Siemens destiné à améliorer sa rentabilité va se traduire par la suppression de près de 12.000 postes, a admis le conglomérat industriel allemand vendredi.

L'information n'a filtré que vendredi matin. Son patron Joe Kaeser en avait réservé la primeur à une assemblée d'investisseurs et d'analystes réunis jeudi soir à New York. C'est d'abord l'agence financière Bloomberg qui l'a rapportée avant que le groupe ne confirme en fin de matinée la nouvelle qui était guettée depuis l'annonce début mai du plan de réorganisation concocté par M. Kaeser et qui prévoit notamment le regroupement de certaines divisions.

Environ 7.600 postes au sein des divisions qui disparaîtront seront supprimés et 4.000 au niveau de l'organisation régionale, a détaillé un porte-parole. Avant de souligner immédiatement que toutes ces suppressions de postes ne se traduiraient pas par des licenciements.

Un certain nombre de salariés se verront offrir d'autres postes dans "des secteurs qui seront renforcés", a-t-il ajouté sans pouvoir dire combien.

Il était aussi dans l'incapacité de donner la répartition géographique et par secteurs de ces suppressions de postes.

Contacté, le syndicat IG Metall s'est dit "irrité" par cette annonce. "Nous ne connaissions pas ce chiffre. Siemens n'a pas encore cherché à en parler avec nous", a déclaré une porte-parole.

Mais l'inquiétude régnait au sein du personnel depuis le 7 mai et les annonces de M. Kaeser. Des manifestations avaient d'ailleurs été organisées en fin de semaine dernière pour réclamer que la mise en place du plan stratégique ne se fasse pas au détriment des salariés et des sites allemands.

Le plan de réorganisation prévoit de regrouper les activités de Siemens en neuf divisions contre seize actuellement et à supprimer des échelons hiérarchiques afin de réduire ses coûts d'un milliard d'euros d'ici 2016.

Par ailleurs, Siemens veut accorder davantage d'autonomie à sa division d'appareils médicaux et prévoit d'introduire en Bourse sa branche d'appareils auditifs, jugeant qu'elle n'offre pas de synergies avec le reste.

"Nous ne prévoyons pas de vendre notre activité santé mais nous restons flexibles dans la préparation de tout ce qui pourrait arriver", a déclaré M. Kaeser jeudi soir, selon des propos rapportés par Bloomberg.

Surtout, le groupe a confirmé début mai vouloir mettre un coup d'accélérateur dans le domaine de l'énergie. Il vient de racheter pour près d'un milliard d'euros de turbines et compresseurs de Rolls-Royce et s'est mis sur les rangs pour acquérir le pôle énergie du français Alstom, face à l'américain General Electric qui le convoite aussi.

Le président de Siemens France Christophe de Maistre a déclaré mardi que le groupe rhénan déposerait une offre de rachat "au plus tard" le 16 juin s'il était assuré que son examen bénéficie du même traitement que celle de GE, qui a a priori la préférence du groupe français.

M. de Maistre, interrogé devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, a rappelé que son groupe réalisait un examen approfondi des comptes d'Alstom ("due diligence") "depuis un peu moins de trois semaines".

GE a lui déjà proposé 12,35 milliards d'euros, quand Siemens a évalué les activités énergie d'Alstom entre 10,5 et 11 milliards d'euros et lui a proposé dans une offre préliminaire de lui apporter en plus ses activités ferroviaires.

Face au souci du gouvernement français de préserver l'emploi, M. de Maistre a par ailleurs assuré que le projet de Siemens "ne serait pas celui d'une restructuration défensive", alors que le groupe avait déjà promis de maintenir l'emploi au cours des trois années à venir. Un engagement qui risque désormais de mal passer auprès de ses salariés allemands.

A la Bourse de Francfort, le titre Siemens perdait 0,20% à 97,61 euros sur un indice Dax à l'équilibre à 11H48 GMT.

oaa/esp/jeb

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