La justice équatorienne a condamné jeudi par contumace à 12 ans de prison l'ancien président, Jamil Mahuad, poursuivi pour enrichissement personnel et réfugié aux Etats-Unis.
La Cour nationale de justice (CNJ) a déclaré coupable l'ancien chef de l'Etat, deux jours après qu'Interpol eut émis à son encontre une "notice rouge", ce qui correspond à une demande d'arrestation à des fins d'extradition.
"Aujourd'hui nous avons commencé à refermer un premier chapitre que tous les Equatoriens attendaient", a déclaré la magistrate du CNJ, Ximena Vintimilla, qui a prononcé la peine maximum pour ce type de délit, à l'instar des recommandations du parquet.
Renversé en janvier 2000 à la suite d'un grand mouvement de révolte indigène, M. Mahuad était accusé d'avoir procédé à des retraits de fonds, après avoir imposé un gel des dépôts en monnaie dans les banques pour faire face à une crise économique qui a conduit à la dollarisation de l'économie.
Après sa chute, M. Mahuad s'était réfugié aux Etats-Unis, écartant jusqu'à présent l'idée d'un retour en Equateur.
L'actuel chef de l'Etat, Rafael Correa, un dirigeant socialiste au pouvoir depuis 2007, a exprimé de la "sympathie" envers l'ancien président après l'annonce de sa condamnation.
"Il n'a probablement pas fait tout cela dans une mauvaise intention, mais par ignorance ou après s'être laissé manipuler par de mauvais conseillers, par le capital financier, même s'il est clair que ce qui s'est passé est impardonnable, et qu'il ne peut y avoir d'impunité", a réagi M. Correa, dans une déclaration à la presse.
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